Lot n° 7

KOJÈVE (Alexandre). — Note additionnelle. (Vanves, 11 janvier 1962). — In-4, 7 feuillets (1 lettre, 5 ff. tapuscrits et un carton d'invitation) sous chemises montées sur onglets ; bradel percaline noire, pièce de titre rectangulaire de...

Estimation : 2000 - 3000
Adjudication : Invendu
Description
maroquin bordeaux sur le premier plat (Thomas Boichot).
Exceptionnel tapuscrit original du philosophe Kojève, présenté dans un bel album réunissant :

- lettre autographe signée de Kojève, datée 16 janvier 1962, 1 f. in-4 à en-tête du Ministère des affaires économiques, adressée à R. Queneau au sujet de cette note : "Comme toujours en relisant mon texte, j'ai des doutes sur l'utilité, voire l'opportunité de ma publication. Comme toujours je m'en remets à vous."
- le tapuscrit original de la note additionnelle pour la seconde édition de l'Introduction à la lecture de Hegel, pp. 436-437, de Kojève - avec minimes corrections manuscrites.
- le carton d'invitation de R. Queneau pour assister à la conférence de Kojève au Collège philosophique.

Alexandre Kojève (1902-1968) professa de 1933 à 1939, à l'École pratique des Hautes Études, des leçons sur "La Phénoménologie de l'Esprit" ; celles-ci prirent la dimension d'un "événement intellectuel majeur" pour leur auditoire, aréopage de maintes figures de l'intelligentsia d'après-guerre : Queneau, Georges Bataille, Lacan, Raymond Aron, Maurice Merleau-Ponty, Eric Weil.
Raymond Queneau, directeur de collection chez Gallimard, conçut la première publication de ces leçons en 1947 ; cette édition originale rencontra un vrai succès. Puis en octobre 1961, envisageant une deuxième édition (parue en 1962), Queneau invita Kojève à " y apporter des modifications ou y faire des corrections ".
A cette sollicitation, Alexandre Kojève ne répondit que par la seule insertion de cette note corrective, dite Note additionnelle : elle occupe, dans la réimpression, deux pleines pages, pp. 436-437, (portant la pagination totale de 597 à 599 pages). Kojève y approfondit et modifie sa pensée de " l'Homme à la fin de l'Histoire ", particulièrement en conséquence de sa découverte de la culture japonaise.
Dans le fonds Kojève (BnF, Richelieu, NAF 28320, pochette 17), se trouvent la lettre de Raymond Queneau du 13 octobre 1961, le manuscrit de cette note pour la deuxième édition de 1962 (5 feuillets) ainsi que son tapuscrit en première et troisième frappe.
Celui présenté aujourd'hui, communiqué à Raymond Queneau, correspond à la seconde frappe. Les trois versions tapuscrites portent les mêmes précision et corrections manuscrites, à l'encre rouge et bleu, qui ne sont pas de la main de Kojève, mais probablement de sa compagne, Nina Ivanoff.

Cette seule distinction entre l'édition originale et l'édition définitive est essentielle, comme l'atteste la référence qu'y fit implicitement mais incontestablement Jacques Lacan en ouverture de son Avis au lecteur japonais (Autres écrits, Seuil, 2001, p. 497).
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