Description
Claude Monet, sa vie, son œuvre (G. Crès, 1922). 1919. 10 décembre. « J’ai accepté d’écrire sur vous & votre œuvre, un volume, et même deux, dans la collection Bernheim, et je dois faire appel à vos souvenirs. Me prêteriez-vous vos collections d’articles, de lettres ? »… 1920. 12 juillet, il explique les motifs qui l’ont amené à renoncer au projet de livre pour la maison Bernheim… – 20 octobre, il espère aller le voir, s’il trouve un ami à automobile… 1921. 15 février. Il vient de relire les centaines de lettres qu’il a reçues de Monet depuis 1883 et il ressent une grande émotion devant « les preuves d’une amitié si fidèle, si affectueuse, si tendre. Oui, j’ai eu en vous un ami précieux, et je voudrais que vous en pensiez un peu autant de moi »… – 25 février, il demande ses souvenirs de la Brasserie des Martyrs : « Qui y avez-vous particulièrement connu ? Courbet, Baudelaire, Pelloquet, Daudet, Du Boys, Rolland, Charles Bataille, etc. ? » Questions aussi sur ses rencontres avec Boudin, Jongkind, Courbet… – 6 mars, projet de visite à Giverny avec Paul Léon, peut-être le ministre Léon Bérard, et si cela ne dérange pas Monet, avec son éditeur Crès… – 10 mars, rendez-vous le dimanche 13 avec Bérard et Léon… – 19 mars, il lui conseille de mettre ses Nymphéas non pas aux Gobelins, mais dans la Salle des Tuileries, « au cœur même de Paris »… – 11 juin, il fait rapporter les documents que Monet a prêtés par deux amis, Achille Astre, et Charles Léger, « apôtre de Courbet », priant Monet de leur montrer ses ateliers, sa collection, et le bassin des nymphéas : « Ce sera un souvenir pour toute leur existence, et ils sont dignes de le ressentir et de le conserver »… – 19 septembre. Mme Mirbeau demande qu’il signe une pétition au Conseil municipal de Paris… « Crès est-il retourné vous voir avec son photographe ? A-t-il photographié votre portrait par Renoir ? ». – 23 septembre, il a terminé son Claude Monet, mais non le roman commencé l’an dernier : « j’ai été littéralement assailli par les affaires de l’Académie Goncourt, avec quelques sales injures en complément », ainsi que des défections, notamment de Frantz Jourdain, Ajalbert, Descaves… – 25 octobre, il a le projet de venir avec Léon Marotte prendre quelques photographies pour compléter son livre… – 29 octobre. La santé de sa sœur l’empêche d’accompagner Marotte… – 3 novembre. Il prie Monet de se prononcer sur les reproductions en couleurs, sur épreuve ; il donnera une courte liste de toiles à Marotte : « C’est un artiste consciencieux qui sera le premier à vous dire ce qu’il peut et ce qu’il ne peut pas »… – 5 novembre. « Avant mon entrée aux Gobelins, vous aviez envie de faire un tapis de nymphéas. Pourquoi ne le feriez-vous pas, lorsque, toutes vos visites reçues, vous vous remettrez à la peinture ? Vous seriez le maître des dimensions, et vous me diriez les conditions de votre travail »… – 11 novembre : « Ne m’écrivez plus. Cela vous rend de trop mauvaise humeur de lutter avec votre encrier et votre porte-plume. Reprenez vos couleurs et vos brosses, et faites-moi un bassin de nymphéas »… Il va lui rendre les documents utilisés pour son Claude Monet : « N’en avez-vous pas d’autres ? Lettres de Courbet, Manet, Mirbeau Mallarmé, etc. ? Pouvez-vous me dire aussi la date exacte de votre mariage »… (MONET a noté en marge au crayon : « 28 juin 1870 ».) Il l’exhorte à accepter la Salle des Tuileries pour les Nymphéas, non seulement pour lui, mais « pour tout le mouvement auquel vous avez si bien participé et que vous avez dirigé par votre œuvre. Vous devez cela à votre temps, à vos compagnons, aux idées que vous avez servies »… 1925. 12 août. Il déjeune à Kervillaouen : « ce qui n’a pas changé, c’est votre mer, c’est votre côte sauvage, à jamais fixées par votre génie pictural, – et ce qui n’a pas changé non plus, c’est ma tendre amitié scellée ici en 1886 »… On joint 2 L.A.S. [à CLEMENCEAU], Paris 2 et 6 avril 1922, à propos d’une préface pour son Claude Monet ; Clemenceau n’ayant pu faire cette préface, Geffroy lui dédie le livre. Provenance : Archives Claude MONET ; Michel MONET ; son petit-fil Michel CORNEBOIS (vente Arcurial, 13 décembre 2006, n° 128.