Lot n° 300

ROUGET DE LISLE Claude-Joseph (1760-1836). L.A.S. « Rouget de Lisle », Choisy-le-Roi 20 décembre 1828, à Alexandre DUVAL, de l’Institut ; 3 pages in-4, adresse (petite déchirure par bris de cachet avec perte d’un mot, et...

Estimation : 1000 - 1500
Adjudication : 800 €
Description
légère fente). Longue et intéressante lettre à propos d’un ouvrage dramatique et de son buste par David d’Angers. Il a terminé son nouvel ouvrage : « Vous pensez bien que je n’ai pas la prétention qu’il soit joué de mon vivant dans aucune hypotèse ; mais à tout le moins veux-je profiter du temps qui me reste pour lui choisir un compositeur qui ne soit pas simplement un croque-notes, comme cela vient de m’arriver par suite d’une bienveillance, d’une condescendance, également et mal-placées, et mal récompensées ». Pour cela, il faut que « mon poëme soit reçu, et comment s’y prendre ? à qui s’adresser ? » Il demande l’aide de Duval pour obtenir une lecture, et va lui « faire passer le manuscrit tout informe qu’en soit la copie, car c’est moi-même qui l’ai transcrit ». Il s’inquiète du sort de BÉRANGER, qui vient d’être condamné à la prison pour ses chansons et ses pamphlets : « Quel triomphe pour Mr de Champonet, pour ces exécrables jésuites, et pour la clique infernale dont ils sont les Rois ! Le sculpteur DAVID [d’ANGERS] « a fait à ma triste figure l’honneur de la modeler » et, pour le remercier, il lui a fait une promesse [une copie de la Marseillaise] qu’il n’a pas encore tenue « parce qu’elle exige une écriture plus supportable que celle-ci. Veuillez le lui dire »... Il a d’autres tracas ; il a presque fini de rembourser les 130 francs qu’on lui avait prêtés : « de quel prix ne faut-il pas payer l’honneur de n’avoir rien eû à se reprocher par les temps que nous avons vus, sans compter celui qui court ?... En attendant, j’ai été, je suis humilié jusqu’au fond de l’âme de cette ridicule incartade ; c’est un des seuls désagrémens qui me restassent encore à dévorer »…
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