Lot n° 304

TALMA François-Joseph (1763-1826). MANUSCRIT autographe, [1825 ?] ; 8 pages in-fol. sur colonne. Intéressantes remarques sur la gestion de la Comédie Française et la décadence du théâtre. [Ce long exposé est consécutif à...

Estimation : 800 - 1000
Adjudication : 500 €
Description
la nomination du baron Taylor comme administrateur général de la Comédie-Française, le 9 juillet 1825.] « La Comédie Française ne peut plus être régie de la même manière qu’elle l’étoit autrefois. Les circonstances et le temps ont apporté trop d’inégalité entre les talens respectifs qui la composent, et entre les dépenses que chaque emploi exige. Pour compléter le mal, il s’est introduit des abus qui n’existoient pas autrefois ; comme les réceptions ridicules, l’injuste répartition des parts qui devroient être plus lentes à acquérir dans les emplois subalternes ou peu dispendieux que dans les premiers emplois qui exigent maintenant beaucoup plus de frais. Le Théâtre Français a eu un temps de splendeur qui probablement ne reviendra pas plus que le siècle de Louis XIV pour la littérature. La multiplicité des spectacles qui enlève d’un côté les sujets qui auroient pu briller sur la scène française et de l’autre entraine le public qui y court de préférence, l’abandon de la tragédie et de la comédie dans les provinces, qui empêche qu’il ne se forme des sujets, l’influences des prêtres qui ruinent les spectacles dans beaucoup de villes, la Censure qui a plus de prise sur les grands ouvrages destinés à la scène française que sur les pièces légères des petits spectacles, tout concourt à faire durer longtemps encore cet état de profonde médiocrité où languit le Théâtre français »… Le luxe introduit au théâtre l’a été au détriment des premiers emplois. La carrière des emplois subalternes est plus longue que celle des premiers rôles ; et des acteurs médiocres toucheront une retraite supérieure à celle des grands emplois ; et Talma de citer des chiffres, et les cas de Mlle Mars ou Mlle Duchesnois… Ces grands talents sont rares, et devraient être mieux rémunérés ; ils devraient avoir plus de temps pour préparer leurs rôles ; les subventions devraient être mieux utilisées, et les bénéfices mieux répartis ; les acteurs médiocres sont favorisés par le système actuel... « Cet établissement, si merveilleusement constitué pour la médiocrité, ressemble à un hôpital où les malades se ligueroient contre les médecins »... La jalousie y fait des ravages… Etc.
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