Lot n° 537

BRETON André (1896-1966). 3 L.A.S. « André Breton », 1960-1962, à Pierre de MASSOT ; 5 pages in-4, dont 2 à vignette et en-tête D’Arcy Galleries, International Surrealist exhibition, et une à en-tête de La Brèche, Action Surréaliste....

Estimation : 800 - 1000
Adjudication : 500 €
Description
Intéressante correspondance amicale, contre l’élection de Cocteau Prince des Poètes, et sur les engagements politiques et littéraires des Surréalistes, alors que Massot, malade, est en sanatorium. St Cirq la Popie, 11 août 1960. Il est navré d’apprendre les problèmes de santé de son ami. « Vous savez ce que Paris et ses fatigues dissipent de la volonté qu’on a de maintenir les contacts auxquels on tient le plus. C’est pour y remédier que, depuis tant d’années, je suis resté fidèle au principe de ces réunions de fin d’après-midi dans un café. Nous étions tous heureux de vous y voir apparaitre ». Il s’inquiète de l’isolement de Massot et propose de lui faire parvenir des livres… « Les journaux semblent passer sous silence le tract “Qui après Paul Fort ? ” Il était, en tout cas, nécessaire que cette déclaration fût faite […] À nous de déjouer les possibles manœuvres qui pourraient avoir pour effet la “validation” du sieur COCTEAU. Du côté politique, un texte collectif “Adresse à l’opinion” doit être très largement diffusé pour le 28 août. Il est […] moins violent qu’on eût pu le désirer mais je le crois, en revanche, de toute rigueur. Le projet avait été formulé par Mascolo et Schuster ; il a été revu par Blanchot, puis par moi et enfin par SARTRE avant d’aboutir à sa version définitive »… Paris 8 septembre. 1960. Il partage entièrement son sentiment à propos d’HUGNET, qui, s’il se prononce, le fera sans doute en faveur de Cocteau. « A ma parfaite stupeur le dépouillement progressif […] me donne actuellement l’avantage (par quelque 35 voix contre 29, je crois, à Saint-John Perse !) Vous pensez bien que je ne brigue nullement le titre en jeu (et ses servitudes) mais il sera toujours temps d’aviser ». Il confirme que la signature de Massot figure bien parmi les 121 de la « déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie ». Il a reçu la visite d’un inspecteur des Renseignements Généraux qui voulait savoir d’où partait cette initiative ! « Très cher Pierre de Massot, nous nous connaissons depuis quarante ans ! […] l’essentiel est que nous restions ni plus ni moins que l’autre sur la brèche. (Tiens, le mot est beau et je songe que nous sommes depuis des mois à la recherche d’un titre pour la nouvelle revue : pourquoi pas la Brèche surréaliste ? Je vais le proposer aux amis »… Paris 23 mars 1962. Massot est rétabli, et Breton serait très heureux de le voir, mais il est très fatigué, pris par une horrible bronchite, et déprimé par les médicaments qui ne marchent d’ailleurs pas. « Je m’en veux de m’ne plaindre à vous qui en avez supporté d’autres, et toujours très vaillamment. Mais voilà pourquoi il m’arrive de me cacher, même à mes meilleurs amis »…
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