Lot n° 552

CHARDONNE Jacques (1884-1968). 19 L.A.S. « Jacques Chardonne », « Jacques C » ou « J.C. », 1er avril-9 septembre 1950, 2-31 janvier 1953 et 23 mars 1954, à Roger NIMIER ; 36 pages in-4 ou in-8, enveloppes. Début de la correspondance entre le...

Estimation : 1000 - 1500
Adjudication : 2 500 €
Description
vieux romancier et le jeune Hussard. La plupart des lettres sont écrites de La Frette, mais aussi d’Annecy, Paris, ou Megève. Les premières lettres d’avril 1950 sont pétries d’admiration après la lecture de Perfide et du Grand d’Espagne: « j’applaudis à la perpétuelle saveur de la vie, à l’intelligence, au talent magique, à la jeunesse »… Dès juin, il passe du « cher Monsieur », au « Cher ami » et invite Nimier à La Frette en lui envoyant l’itinéraire et un plan de sa main, tout en le mettant en garde [de façon prémonitoire !] contre les dangers de l’automobile. Plus tard, il le remercie de son « joli » article et se réjouit de son succès (23 mars 1954). Sont évoquées de nombreuses figures : son entourage familial et littéraire chez Stock : les Boutelleau, son fils Gérard, sa femme Camille Belguise, son beau-fils André Bay ; mais aussi Roland Laudenbach, Marcel Arland, Antoine Blondin, Dominique Aury ; MALRAUX qu’il a connu quand il avait 25 ans « éblouissant Arland » et qui maintenant « écrit du galimatias » (à propos de La Condition humaine, 7 juin 1950), puis qu’il trouve impossible à lire : « qu’il débrouille sa pensée avant de la dire ; et il la dira mieux et plus vite » (9 janvier 1953) ; Paul GÉRALDY « un ami de 40 ans, plein de défauts » ; COCTEAU « délicieux jadis. Et bon chroniqueur […] Mais il s’est cru le Poëte, et a voulu tout inventer. Se trompant souvent et radotant ! Cela finit en vedette de cinéma » (1er septembre 1950). Il compare la revue La Parisienne, qu’on lit avec agrément ,et la N.R.F. qu’on est fier d’avoir dans sa chambre : « C’est une revue respectable » (11 janvier 1953). S’il se dit las de l’humanité, il ne renie pas sa germanophilie : « J’ai trop aimé nos cousins allemands pendant 40 ans. Même les nazis. Je les ai bien connus. Et je m’en flatte. J’ignorais certains de leurs démons, et les horreurs qu’ils peuvent faire par vertu. Mais la bêtise française me scandalise davantage » (18 juin 1950). Il redoute un affrontement entre l’Amérique et la Russie… Etc.
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