Lot n° 553

CHARDONNE Jacques (1884-1968). 21 L.A.S. « JC », 4 janvier-16 février 1951 et 6 mai-20 juin 1956, à Roger NIMIER ; 35 pages in-4 ou in-8, enveloppes. Correspondance amicale et littéraire, avec 4 lettres de Paul Morand. Rendez-vous et déjeuners...

Estimation : 1500 - 1800
Adjudication : 1 700 €
Description
au restaurant, échanges sur l’actualité littéraire et jugements sur leurs lectures et leurs contemporains. Janvier-février 1951. « C’est le temps où les romanciers sont devenus tristes et où le roman est mort ». Il évoque Marcel AYMÉ, dont les nouvelles sont « bien agréables », Pierre Mille, Duvernois, et surtout MAURIAC : « Le Diable a joué un mauvais tour à Mauriac. Il a seulement fait grincer sa plume, grimacer ses figures et salit partout. Le genre sordide […] n’est pas le vrai Mauriac. Il est la jeunesse, la spontanéité, la grâce, à la fois frêle et robuste, et il a un beau style ». La situation politique inquiète Chardonne ; il voit le danger des Russes, et la nécessité d’une armée européenne et « océanique ». Mai-juin 1956. De nouveaux noms apparaissent : Bernard FRANK, Françoise SAGAN, Jacques LAURENT, Jean-Louis CURTIS dont il lit Un saint au néon. Il ne ménage pas André BILLY, « le critique le plus sot qui ait jamais existé ». Il signale le bel article sur les Matinales par Jean GUITTON, « un vrai mystique ; et un philosophe ». Mondor lui envoie son livre sur Barrès ; il rencontre l’éditeur Julliard « un homme bien antipathique, Espèce de hareng sot », qui lui annonce que Schoeller va épouser Sagan ; Jean Rostand « un phénomène » … Chardonne dit son admiration pour Paul MORAND : « Morand c’est du champagne. Jouhandeau, je crois bien que c’est de la piquette » ; et il fait suivre à Nimier 4 L.A.S. de Paul MORAND écrites de Tanger en mai 1956 (6 pages in-8 et in-4) : 4 mai, à propos d’un article dans La Parisienne sur Mauriac journaliste et romancier ; 29 mai , où il résume ses années de jeunesse et d’études et évoque la situation du Maroc qui vient juste d’acquérir son indépendance ; 30 mai, où il dit la beauté de l’Afrique « avec ses présents empoisonnés […] les jolis coins à la Delacroix » ; il évoque l’auto-destruction des jeunes,« à quoi Nimier ajoute la destruction en auto », le climat d’inquiétude actuel, et il se remémore Giraudoux qui n’avait pas peur, et qui « se moquait des Américains et des Juifs […] comme Proust ; mais ce n’était pas un complexe comme chez Proust »… Etc.
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