Lot n° 554

CHARDONNE Jacques (1884-1968). 19 L.A.S. « J.C », Paris et La Frette, 15 avril-4 juin 1954, à Roger NIMIER ; 30 pages 4 ou in-8, enveloppes. Correspondance presque quotidienne entre les deux amis, pendant la préparation de l’édition des...

Estimation : 1000 - 1500
Adjudication : 800 €
Description
Lettres à Roger Nimier qui sera publiée par Grasset en septembre. « Lettres excellentes, qui surpassent ce que j’attendais. C’était très difficile. C’est réussi. Cela donne de vous une silhouette, une juste image, sur toutes les faces ». Chardonne choisit, relit attentivement les manuscrits, et suggère des changements, des corrections et des suppressions... À propos de l’emploi du X : « L’X a du sel. Cela ne vaut pas la peine de se faire des ennemis pour si peu. Ainsi j’ai nommé Camus (“Camus succède à St Exupéry dans la ferveur d’honnêtes gens qui ne sont pas difficile sur la nature de leur goût”). Je vais le remplacer par un X ». Il ne partage pas toujours les opinions de Nimier, en politique ou en littérature, que ce soit sur le style de Jules Romains, sur Georges Duhamel (on joint la dactylographie corrigée du texte caustique de Nimier sur Duhamel, « l’aimable pharmacien de notre littérature »), et sur les propres romans de Nimier (son avis que son auteur trouve ennuyeux), Il donne aussi son jugement sur MAUROIS et sa biographie de Hugo, et envoie à Nimier les Pensées d’un biologiste de Jean Rostand. Il donne également des conseils à Nimier pour la publication de son « dictionnaire critique » et pour la Revue Femina : « Collectionnez les jolies plumes et vous ferez une belle revue. Rien d’autre n’est à considérer. Les penseurs étant réservés à la N.R.F. », et lui propose des noms : Félicien Marceau, Henri Hell, Michel Mohrt, André Bay, Marcel Brion… Il est impressionné par Jacques LAURENT, « une tête forte. L’argumentation de son article de la Parisienne (Maulnier-Malraux) ça vaut les Provinciales. Et on sent un brave homme. […] La discussion, c’est son fort »... Etc.
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