Je suis bien aise que vous ayez reçu la même impression que moi de cette belle Italie.
Quel soleil ! quelle lumière ! quels souvenirs ! Combien nous sommes barbares en deçà des Alpes. Si j’étois riche et que je pusse voyager à mon aise, l’Italie me verrait tous les deux ans et peut-être finirois-je par me fixer au milieu des ruines de Rome. Mais je deviens vieux ; je n’ai pas un sou, et ne pouvant plus parcourir le monde, je ne cherche plus qu’à le quitter. Il faut faire une fin, et je vous attends pour savoir si c’est la Trappe ou la rivière qui doit finir la tragi-comédie.
L’Itinéraire [de Paris à Jérusalem] a réussi, Dieu sait pourquoi. Les Martyrs sont un ouvrage fort supérieur à l’Itinéraire ; mais, cette fois, il n’y a pas eu d’ordre, et les choses ont suivi leur cours naturel. Depuis le temps il s’est passé bien des choses ; vous me trouverez à la campagne, comblé de gloire, d’humiliations, d’honneur et d’affronts. Je suis le sage d’Horace »… Correspondance générale, t. II, n° 497.