Lot n° 581

DUMAS père Alexandre (1802-1870). MANUSCRIT autographe signé « Al. Dumas », La France et l’Espagne, [janvier 1863] ; 6 pages in-4 sur papier bleu, reliure moderne demi-chagrin brun. Article publié en italien dans son journal napolitain...

Estimation : 800 - 1000
Adjudication : 500 €
Description
L’Indipendente, le 10 janvier 1863 (Anno III, n°7, p. 2) sous le titre La Francia e la Spagna. La version française est inédite. « Nous demandons pardon à nos lecteurs de leur faire un journal presqu’entièrement de notre prose – mais depuis trois jours les bateaux manquent et par conséquent nous n’avons aucune nouvelle de la haute Italie. A ce défaut de nouvelles notre devoir est de suppléer le mieux qu’il nous sera possible – en agitant des questions soit d’un intérêt particulier pour l’Italie soit d’un intérêt général pour la politique de l’Europe où l’Italie par ses 22,000,000 tient aujourd’hui une place supérieure, à la Prusse, à l’Espagne et à la Suède, -–venant immédiatement à la suite des grandes puissances au rang desquelles l’élèvera la cession de Rome et la conquête de Venise – deux faits politiques qui peuvent être retardés par les événements mais qui infailliblement un jour ou l’autre peuvent s’accomplir. Nous en revenons aujourd’hui au refroidissement de l’Espagne et de la France qui on se le rappelle nous a déjà deux à trois fois préoccupés ».. Dumas rapporte les propos prophétiques que lui avait tenus le duc de Lucques à Florence en 1842 : « Les Bourbons sont condamnés – dans trente ans il n’en restera pas un seul sur le trône. [….] Eh bien de tous ces Bourbons condamnés au dire du duc de Lucques – il ne reste plus aujourd’hui que la reine Isabelle d’Espagne. Par malheur la reine est d’un sang qui n’apporte pas avec lui sur le trône le respect personnel. En même tems que les derniers rejettons des familles Bourboniennes François II et le Comte de Chambord sont impuissans, les derniers héritières des couronnes Bourboniennes sont trop fécondes »… Pour lui, « la reine d’Espagne doit être la dernière victime de cette fatalité qui poursuit les Bourbons. À notre avis Sa majesté Isabelle ne mourra point sur le trône – ou si elle meur sur le trône – n’aura pas pour successeur un de ses fils »… Etc. Il conclut ainsi son article : « Car l’Angleterre c’est Carthage tandis que la France c’est Rome. Car l’Angleterre c’est le fait, tandis que la France, c’est l’Idée ! »
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