Lot n° 646

LAMARTINE Alphonse de (1790-1869). L.A.S. « Lamartine », Saint-Point 22 octobre 1858, [à Louis ULBACH] ; 7 pages in-4 (qqs petites fentes). Importante lettre sur sa situation financière catastrophique et son projet de souscription pour le sauver....

Estimation : 700 - 800
Adjudication : 150 €
Description
« Tranquillisez-vous ; je n’ai eu aucune déception parce que je n’ai eu aucune espérance. Je crois en Dieu mais pas à la générosité des banquiers excepté MM. Pereyre. Ne voyant pas leur nom et leur main dans l’affaire je n’ai compté sur rien. J’ajoute que je ne regrette rien ; se retourner sur un lit rembourré de deux millions de dettes, ce n’est pas guérison, c’est empirement »... Il a eu vingt fois de ces offres-là et ne croit plus qu’à l’abonnement, dont il se charge, et à la souscription, à laquelle Vavin et Ulbach donneront l’élan décisif : il faudra répandre son appel « bref énergique et pathétique » par tous les moyens à un million de personnes, au plus tard le 15 novembre : « j’ai besoin sous peine de mort de toute la somme possible par la souscription le 18 décembre. J’ai donné ici les mandats à jour fixe 26 décembre à 360 créanciers. J’ai été non seulement étonné mais ému jusqu’au cœur par la grâce et la cordialité de tous les créanciers paysans avec lesquels j’ai réglé tous ces jours-ci les créances. Admirable race de vignerons maconnais généreuse comme son vin ! Mais enfin j’ai pris jour en deux termes 20 Xbre – et 20 janvier prochain. Mieux vaut mourir que d’y manquer »... Au cas où il manquerait 30 ou 40 mille à la souscription, Vavin pourrait-il les obtenir ? « Je viens d’écrire un capo d’opéra à mes abonnés » [l’« Explication franche » du 35e entretien du Cours familier de littérature] ; puis TEXIER publiera un article pittoresque et pathétique sur Saint-Point Milly Monceau, puis « immédiatement après ces deux actes préparatoires et quand nous aurons agité un peu l’opinion publique faites paraître partout et à grande inondation de circulaire le GRAND APPEL des comités. Une page de texte. Une souscription à lignes au bas de la page. Après cela croisez-vous les bras ; la fortune fera le reste. Mais saisissez-la au bond. Elle est bonne aujourd’hui ; qui sçait l’avenir. L’heure a sonné, croyez-moi. Ne perdez ni jour ni minute. Lâchez les romans, faisons de l’histoire »... En tête de la lettre, il a inscrit : « Lettre-instructions. Lisez, relisez et agissez ! »
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