Lot n° 658

LOUŸS Pierre (1870-1925). 4 L.A.S. « P » et une L.A., [1916] et s.d., à son frère Georges LOUIS ; 8 pages et demie in-8 ou in-12, une à en-tête de l’Hôtel Vouillemont. Georges Louis est de retour à Paris avec son fils Robert, dit Bobbie,...

Estimation : 300 - 400
Adjudication : 100 €
Description
après quelques semaines de villégiature et de convalescence à Biarritz. – Vendredi [20 octobre 1916]. Louÿs parle de ses problèmes de santé et déclare s’être finalement guéri sans « pharmaka », mais cela l’a mis dans de mauvaises conditions pour une lecture qu’il avait à faire : « Je l’ai faite néanmoins, et j’ai eu l’imprudence de sortir ensuite pour accepter, après tant de refus une nouvelle invitation du même auteur que tu sais. (Lui, sa femme et moi ; pas de convive) »…. – Il commente divers articles de presse (2 coupures jointes) dont l’un sur une femme condamnée pour n’avoir pas dénoncé son mari déserteur. À ce sujet Louÿs revient sur la loi de sursis que le sénateur René BÉRENGER (le « Père la Pudeur », bête noire de Louÿs) a fait voter en 1891 : « Hugo l’a voulue ; il a fait pour elle le plus vaste effort de sa vie littéraire : les 8 volumes des Misérables. Pourtant, ce n’est pas la loi Hugo ; c’est la loi Bérenger. Autrefois, cela me paraissait aussi absurde que l’usurpation de Vespuce au baptême de l’Amérique. Maintenant, je comprends mieux que certaines idées ont besoin… d’un voleur qui se les approprie et les réalise. Si un parlementaire quelconque avait pris pour lui la seule idée raisonnable d’Hernani – que nul n’est tenu de dénoncer son hôte pour un acte antérieur à l’hospitalité – deux jugements n’auraient pas été nécessaires pour absoudre le silence d’une femme »...
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