Lot n° 709
Sélection Bibliorare

SAND George (1804-1876). L.A.S. « George », [novembre 1837], à l’abbé ROCHET ; 4 pages in-8 à son chiffre (petite réparation). Intéressante lettre sur le célibat des prêtres et sur son travail de remaniement de Lélia. [L’abbé Georges...

Estimation : 800 - 1000
Adjudication : 550 €
Description
ROCHET (1803-1881), curé berrichon à Lys-Saint-Georges puis à La Champenoise, a été proche de Sand ; peu orthodoxe, il préparait un ouvrage en faveur du mariage des prêtres. George Sand préparait alors la nouvelle édition de Lélia, très remaniée, qui paraîtra en 1839.] « Je ferais de grand cœur pour vous ce qui serait possible, mais faire une préface à un livre que je n’ai pas lu, est une chose tout à fait impossible. Je ne trouverais pas un mot à dire. Je n’ai pas l’habitude de ce travail de charlatan. D’ailleurs ce que vous me dites du sujet est en parfaite opposition avec mes idées personnelles. Je ne suis point catholique, il s’en faut – Mais j’ai toujours pensé, j’ai écrit, et j’écris encore précisément dans ce moment que dans toutes les religions, l’état sublime de virginité doit être accepté par le prêtre, pour l’élever au-dessus des passions humaines, le dégager des intérêts sociaux et l’élever à l’état d’ange autant que possible. Je fais à Lélia un 3e volume dont c’est à peu près tout le sujet. Vous voyez que je ne puis écrire le pour et le contre. Du reste, je ne prétends pas vous imposer ma pensée, ni trouver mauvais que vous exposiez la vôtre. Toute thèse est utile à mettre dans son grand jour et tout ce qui est dit sous forme de roman doit être écouté, examiné, pesé. Ce sont des faits, que le romancier s’attache à placer sous les yeux de la société, afin qu’elle les apprécie et les juge en dernier ressort. Dites donc ce que vous savez des horreurs du célibat ecclésiastique. Moi je dirai ce que je sais de ses bienfaits. Les journaux font l’office du parquet. L’opinion est le grand juge. Je crois que vous avez assez de talent pour soutenir votre thèse. D’ailleurs je sais que vous avez la conviction, et la jeunesse par dessus le marché ce qui est une grande puissance. […] Si votre livre n’est pas bon, une préface de moi ne le sauvera pas. S’il est bon comme j’aime à le croire, il se passera de moi. Mon sexe est un autre obstacle. Vous seriez accablé de quolibets si vous éclosiez d’un cotillon. Et pour vous, et pour moi, cela ne doit pas être »…. Correspondance, t. XXV, n° S 184.
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