Lot n° 710

SAND George (1804-1876). L.A.S. « G. Sand », [Nohant] 12 mai 1849, à Louis VIARDOT ; 4 pages in-8 à son petit chiffre gothique. Longue lettre sur ses finances et sa situation à l’égard de son mari, critiquant vertement son homme d’affaires....

Estimation : 700 - 800
Adjudication : 500 €
Description
[Gabriel FALAMPIN (1803-1860), avocat, fut pendant une dizaine d’années l’homme d’affaires de G. Sand ; il était aussi un des rédacteurs de L’Illustration.] « Mon ami, Falempin bat la campagne. Cette clause n’est pas dans mon contrat de mariage ou si elle y est, c’est une de ces clauses illégales et irréalisables qui sont dans les contrats mal faits, et qui ne signifient rien. Il y a un axiome de droit qu’un enfant comme Falempin peut seul ignorer. C’est que le régime dotal, même à charge de remploi, ne frappe pas l’argent, que les créances et les rentes ne sont pas des immeubles et que personne au monde ne peut m’empêcher d’en disposer, pas même mon mari, car je n’ai pas besoin de son autorisation. […] Je vous en supplie, tirez-moi de la dépendance de cette abominable tortue, de ce malheureux madrépore qui n’est bon qu’à faire des rébus pour l’Illustration, qui n’a pas la moindre notion des affaires, de ce cul de plomb qui se soucie de ses clients comme je me soucie du président. C’est vous qui me l’avez donné et recommandé, vous me devez de me débarrasser de lui. Rien ne m’a réussi entre ses mains. C’est un fléau, et le pire de l’affaire c’est qu’il est si bon enfant qu’on ne peut pas se fâcher avec lui, et qu’en dehors des déboires qu’il me cause, je l’aime et ne veux pas le bousculer. Mais, cette fois il est impardonnable. […] Voici mes créanciers qui se réveillent et s’impatientent. Il faudra peut-être vendre à bas prix s’il y a un mouvement à Paris. Je vous l’avais bien dit que l’auteur des rébus de l’Illustration me coûterait cher. […] Courez, volez, jurez, grognez, consultez, agissez, et ne nos inducas in Falempinum sed libera nos a Falempino »... Correspondance, t. IX, n° 4212.
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