Lot n° 68

[Claude DEBUSSY]. Camille BELLAIGUE (1858-1930). Manuscrit autographe signé, Revue musicale, 15 mai 1918 ; 4 pages in-4, avec ratures et corrections. Pages extraites de sa Revue musicale parue dans la Revue des Deux Mondes du 15 mai 1918,...

Estimation : 150 - 200
Adjudication : Invendu
Description
concernant Claude Debussy, décédé le 25 mars. « Claude Debussy est mort il y a quelques semaines, âgé de cinquante six ans. Il avait donné toute sa mesure, dont l’avenir dira peut-être qu’elle fut originale, et petite. Plus que tout autre musicien de son temps, celui-là buvait dans son verre, lequel, encore une fois, n’était pas grand, mais d’un mince cristal, où se jouaient en reflets irisés d’incertaines et changeantes couleurs. On peut ne pas aimer cet art, aller même jusqu’à le craindre ; il est impossible de ne le point reconnaître, facile aussi d’en signaler le bienfait et le maléfice. On sait que sur le cercueil de Richard Wagner une couronne fut déposée, qui portait cette inscription : “Erlösung dem Erlöser. Rédemption au rédempteur.” Entendue autrement, en un sens plus étroit, l’épitaphe ne conviendrait pas mal à Claude Debussy. L’auteur de la Demoiselle élue, du Prélude à l’après-midi d’un faune, de Pelléas et Mélisande n’a pas contribué médiocrement à nous délivrer, nous Français, du rédempteur lui-même, de celui-là qui, loin de nous libérer, finissait par nous opprimer et nous asservir »… Etc. Et Bellaigue de conclure : « Ingénieux et subtil, faible et trouvant un charme à sa faiblesse même, l’art de Debussy fait plus de place, attache plus de prix à l’impression passagère, à la sensation quelque peu maladive, qu’à la sensibilité saine, à la claire et forte pensée. […] Aujourd’hui plus qu’hier, demain plus qu’aujourd’hui, nous demandons et demanderons à notre musique, à la nôtre, de mettre et de laisser autre chose, quelque chose de plus solide et de plus salubre, dans nos esprits et dans nos âmes. » On joint : – une carte de visite avec 3 lignes autogr. de Bellaigue ; – 2 lignes a.s. de Mary Garden ; – un portrait (impr.) de Debussy par Georges Villa ; – une l.s. de Pasteur Vallery-Radot à G. Samazeuilh. Plus un billet de 20 F à l’effigie de Debussy (avec commentaire de Claude Seignolle : « La gloire en… menue monnaie !), et des coupures de presse.
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