Lot n° 70

Virginie DÉJAZET (1798-1875). 5 L.A.S. (une incomplète du début), 1846 et s.d., à Arthur Bertrand ; 20 pages la plupart in-8. Belles lettres d’amour au comte Arthur Bertrand (le fils du général) avec lequel elle connut...

Estimation : 400 - 500
Adjudication : 400 €
Description
une longue liaison passionnée. De Londres, elle assure son amant infidèle de son amour : « Je n’ai d’autre souvenir que le tien ! d’autre joie à l’âme que celle qui peut me venir de toi ! Cette joie je l’éprouve à chaque lettre que je lis ! […] Tu me fais bien meilleure que je ne suis. […] Si j’étais ce que tu me fais, nous serions nous jamais quittés et d’autres femmes se seraient elles jamais appuyées sur ton cœur ! Hélas ! si j’étais un ange il y a longtemps que je t’aurais enlevé de la terre, où le diable a plus de pouvoir que moi ! […] Une pauvre femme t’a suivi plus d’une fois avec des yeux pleins de larmes et c’est alors qu’elle eut voulu des ailes pour t’entourer te protéger et te dérober ainsi aux séduisans démons qui m’ont volé tant de richesses ! Aime moi donc pour ce que je suis cher Arthur c’est-à-dire parce qu’entre toutes c’est moi qui t’ai le mieux aimé ! […] L’amitié de ta mère est un Baptême qui m’a purifiée je crois de bien des fautes et qui a marié nos deux âmes ! […] donne moi ton cœur, resté bon quand même ! Les battemens du mien y répondront toujours ! »… Etc. Nostalgique et triste, elle regrette la fin de cette aventure : « Hébien mon cher Arthur, le grand feu de paille est donc entièrement éteint. Lorsque j’ai quitté Londres je le trouvais déjà bien pâle. Mais ma visite chez vous n’en a pas même laissé une étincelle. […] J’ai eu tort. J’aurais du suivre ma 1re idée, repartir sans vous voir. […] C’était un rêve ! Je ne vous en veux pas mon pauvre enfant et je voudrais en effacer le souvenir dans ma mémoire comme j’efface chaque ligne de vos trop brulantes lettres. Car les rêves ! on les regrette souvent. Je ne voudrais conserver que votre affection qui m’a manquée pendant si longtemps. Je voudrais chaque fois que le hazard nous mettra face à face, n’avoir à nous deux qu’une seule main, comme une seule pensée ! […] Dans le ciel il n’existe qu’un amour ! Celui qui peut, qui doit toujours exister entre nous ! »… Etc. On joint 4 L.A.S. à Francis Plunkett, directeur du théâtre du Palais-Royal, lors de ses tournées à Clermont, à Lyon (en 1856), à Tours (1868) ; et 2 photographies (par J. Tourtin, formats cartes de visite) dédicacées au dos, 1873 et s.d.
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