Lot n° 65
Sélection Bibliorare

BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Les Diaboliques. Paris : E. Dentu, 1874. — In-12, 183 x 115 : (1 f.), VIII pp., pp. (7)-354, (1 f.), couverture imprimée. Maroquin lie de vin janséniste, dos à nerfs, roulette à froid entre deux doubles filets...

Estimation : 1500 - 2000
Adjudication : 1 895 €
Description
dorés à l’intérieur, fleuron doré aux angles extérieurs, tête dorée, non rogné, couverture et dos conservés (Gruel). En français dans le texte, 300. Édition originale recherchée de ce recueil de 6 nouvelles tragiques et cruelles, comprenant : Le Rideau cramoisi, Le Plus Bel Amour de Don Juan, Le Bonheur dans le crime, Le Dessous de cartes d’une partie de whist, À un dîner d’athées et La Vengeance d’une femme. « La publication des Diaboliques en tant que recueil intervient à la fin de la carrière littéraire de Barbey d’Aurevilly, mais le projet est plus ancien. Il prend forme à la fin des années 1840, au moment de la conversion de Barbey au catholicisme ultramontain. Le Dessous de cartes d’une partie de whist, écrit en 1848 et publié en 1850 en feuilleton dans La Mode, est ainsi pensé pour faire partie d’un ensemble, que Barbey intitule d’abord Ricochets de conversations. Les autres Diaboliques sont composées plus tard, entre 1863 et 1873. Certaines ont d’abord paru dans la presse (« Le Plus Bel Amour de Don Juan », 1867 ; « Le Bonheur dans le crime », 1871), avant d’être insérées dans l’ouvrage publié chez Dentu, en 1874. D’autres sont inédites » (Mathilde Labbé, site BNF « Les Essentiels »). L’édition fut publiée à 2200 exemplaires qui furent vendus en quatre jours. Malgré l’accueil favorable de l’ouvrage, l’auteur et l’éditeur, à la suite d’un article de Paul Girard paru dans le numéro du 24 novembre 1874 du Charivari, seront inculpés pour outrage à la morale et aux bonnes mœurs. Le parquet fit saisir les exemplaires en cours de fabrication, au nombre de 480, mais grâce au soutien d’Arsène Houssaye puis de Gambetta, Barbey d’Aurevilly bénéficia d’un non-lieu le 21 janvier 1875, cependant les exemplaires saisis furent détruits. Cet exemplaire est une première émission, sans mention d’édition et avec le titre dans une bande rouge sur la couverture. Celle-ci est, comme toujours, millésimée 1875 au dos. Parfaitement relié par Gruel, cet exemplaire est également enrichi d’un portrait de l’auteur gravé par Rajon sur papier de Chine, ainsi que d’une carte autographe de Barbey d’Aurevilly. Cette carte, mesurant 137 sur 89 millimètres, est non datée et adressée à « Monsieur Dumas ». Barbey informe son correspondant qu’un portrait de lui va lui être apporté : « Je le trouve bien, - en tant qu’un diable d’homme puisse être content de son portrait. Vous qui n’êtes pas moi, j’espère que vous serez très content de cette effigie. Le même jeune homme, vous donnera, si vous le voulez, le portrait de Mm Akermann dont il a fait un chef d’œuvre. » La carte ne porte pas la signature autographe de l’auteur, mais celle-ci est reproduite en vert au verso. Dos légèrement passé. Le dos de la couverture est restauré. Provenance : signature L. Manchon sur la couverture. Joint : - ROPS (Félicien). [Dix eaux-fortes pour illustrer les Diaboliques]. [Paris : Alphonse Lemerre, 1886]. — In-8, 9 planches, en feuilles. Suite des 9 eaux-fortes dessinées et gravées par Félicien ROPS pour les Diaboliques de Barbey d’Aurevilly. Il manque le portrait de l’auteur gravé par Rajon mais un exemplaire, sur chine, est relié dans l’ouvrage. Belles épreuves avec la lettre sur papier vergé. Sans le portefeuille de l’éditeur.
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