Lot n° 197
Sélection Bibliorare

ERNST (Max) - LECLERCQ (Léna). La Rose est nue. Paris : Jean Hugues, [1961]. — In-4, 321 x 247 : frontispice, 47 pp., (4 ff. 2 derniers blancs), 5 planches, couverture imprimée. Box noir, plats ornés d’un décor évidé de formes...

Estimation : 3000 - 4000
Adjudication : Invendu
Description
géométriques irrégulières figurant au centre une rose stylisée, laissant voir un fond de box rose au centre et gris tout autour, traversés de bandes de cuir noir, dos lisse avec deux compartiments ovales évidés faisant apparaître un fond de box gris décoré chacun de deux bandes de cuir noir orné et orné des noms de l’illustrateur et de la poétesse en lettres dorées, titre de l’ouvrage en lettres rose au centre, doublures et gardes de papier bois rose, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés, chemise à dos et bandes à recouvrement de box noir, étui bordé (Leroux 1962). Édition originale tirée à 300 exemplaires, de ce recueil poétique de la poétesse Lena Leclercq (1926-1987). Un des 90 premiers exemplaires, comprenant 6 eaux-fortes originales en couleurs hors texte de Max Ernst (1891–1976), justifiées et signées par l’éditeur, ainsi que signées par l’auteur et l’artiste à la justification. Exemplaire précieux, relié à l’époque par Georges Leroux, et enrichi d’une épreuve d’essai de l’avant-dernière eau-forte du livre, justifiée et signée par Max Ernst, montée sur onglet en tête. Dans un catalogue de 1954, le libraire Jean Hugues met en lumière une reliure modeste de Georges Leroux, alors quasi inconnu, pour un manuscrit précieux : la traduction de La Chasse au Snark par Aragon, offerte à Man Ray. Leroux, passionné de littérature et de surréalisme, trouve en Jean Hugues un soutien décisif : ce dernier l’introduit dans son cercle d’amateurs et l’aide à surmonter ses difficultés matérielles. Malgré leurs différences (le libraire expansif et le relieur timide, introverti), une amitié indéfectible et une passion commune pour la poésie les unissent. Leroux, plus « bookman » qu’artisan traditionnel, cherche à réconcilier reliure et arts plastiques contemporains, une vision partagée par Jean Hugues. Grâce à lui, Leroux accède à une clientèle d’exception et intègre même le cercle intimiste des « samedistes » de la rue de Furstenberg. Plus tard, Max Ernst lui confiera des reliures pour sa bibliothèque, sur les conseils de Jean Hugues. Ce dernier, fasciné par le génie déroutant et imprévisible de Leroux, en fait un pilier de sa librairie, tout en préférant parfois des reliures plus sobres pour ses propres livres. (cf. Jean Hugues. Libraire-éditeur. Paris : Éditions des Cendres, 2004). Leroux réalisa au moins une autre reliure identique à celle-ci, mais dans des teintes différentes, qui figura successivement dans la vente de la bibliothèque de Renaud Gillet (1913-2001) en 1999 (vente Sotheby’s Londres, 27 octobre 1999, lot n° 101) et dans celle de Pierre Brossette en 2005 (vente Sotheby’s Paris, 22 mai 2005, lot n° 113). Exemplaire très bien conservé. Marque brune sur les premières gardes, sans gravité. Provenance : N. Harwich, avec ex-libris.
Partager