Lot n° 238

CLEMENCEAU Georges (1841-1929) MANUSCRIT autographe,L'ultimatum autrichien, [juillet 1914] ; 4 pages et demie in-4. Important article à la veille de la guerre 14-18. Cet article a paru à la une du journal de Clemenceau L'Homme libre, le 25 juillet...

Estimation : 800 - 1000
Description
1914. Le manuscrit présente des ratures et corrections, et des variantes avec le texte publié. Sur l'ultimatum adressé le 23 juillet par l'Autriche à la Serbie, après l'attentat de Sarajevo ; son rejet provoquera la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à la Serbie, et le déclanchement de la Première Guerre mondiale. « L'Autriche vient d'adresser à la Serbie un ultimatum qui [...] parait inacceptable. Vienne donne au gouvernement serbe quarante-huit heures [...] pour se rendre à merci. Jamais si grave nouvelle ne nous était parvenue depuis 1870. Jamais l'Europe ne s'était trouvée si près d'un choc de guerre, dont on ne peut mesurer l'étendue. Il était trop clair que l'attentat de Serajevo avait donné toute carrière au parti de la violence [...] Le conflit d'aujourd'hui n'est que la conséquence inévitable de ce coup d'état international où l'épée de Guillaume II, jetée dans la balance, décida du succès des Habsbourg contre la Russie, trop longtemps endormie par les protestations d'amitié de Berlin »... Etc. Et Clemenceau, après avoir analysé la situation européenne, conclut : « L'hypothèse d'une généralisation du conflit [...] n'a pu être écartée des délibérations austro-allemandes, et l'envoi de l'ultimatum nous fait connaître que les deux empereurs ont délibérément accepté toutes les conséquences du conflit qu'ils ont résolu d'engager. La Bulgarie, devenue la vassale de l'Autriche, est nécessairement dans le jeu. Il s'agit de reprendre ses entreprises de trahison contre les peuples des Balkans. [...] Nous avons follement subventionné la Turquie au moment même où se manifestaient ses mauvais desseins contre la Grèce et la Serbie. L'Angleterre est aux bords de la guerre civile. [...] La préparation russe est en retard. Aussi la nôtre. Ajoutons que notre cas particulier est de nous trouver sans gouvernement. M. Poincaré navigue, en, ce moment, avec M. Viviani, et leur croisière de royaume en royaume les éloignera de nous pendant toute une semaine encore. Ils n'ont pas très bien choisi leur moment. [...] L'Europe n'était pas au cran de repos quand ils se sont embarqués. Ils auraient pu prévoir, mais ils n'ont pas prévu »...
Partager