Lot n° 239

DUNANT Henri (1828-1910) 13 L.A.S. « J.H. Dunant » ou « H. Dunant », 2 L.A. et 3 P.A., 1896-1900, à Mlle Nadine KOLATSCHEVSKAIA à Berne ; 53 pages in-8 ou in-4, une enveloppe. Importante correspondance du fondateur de la Croix Rouge sur son...

Estimation : 10000 - 15000
Description
action humanitaire. Elle est adressée à une demoiselle russe préparant un travail sur la biographie et les origines de la Croix Rouge. Heiden 12 novembre 1896, il est « indisposé et fatigué » ; ses ouvrages sur Le Paupérisme en Angleterre et Le Cri de souffrance « sont en manuscrits, ils n'ont pas encore été imprimés » ; quand il ira mieux, il pourrait en « copier quelques fragments », comme il l'a fait de son « gros manuscrit contre le “Militarisme” » pour Bertha von SUTTNER [pacifiste autrichienne, prix Nobel de la Paix 1905) ; il propose de prêter « ma monographie sur Tunis, qui date de 1857 & le volume Charité & fraternité internationales » ; il va envoyer au docteur IDELSON « le grand ouvrage de Cazenove, qui est d'une entière exactitude sur l'OEuvre des Blessés »... - 20 novembre. Le Dr Idelson lui ayant dit « que vous faisiez un travail sur les origines de la Croix Rouge, je désire avoir l'honneur de vous envoyer quelques feuilles inédites sur les origines de l'OEuvre dès 1859 », ainsi que le livre du prof. LUEDER sur « la Convention de Genève », en précisant qu'il ignorait « tous “les précédents” mentionnés dans cet ouvrage ; le général DUFOUR (mon premier appui) les ignorait également, aussi bien que le colonel Le Comte, de Lausanne, et tous les membres de la Société Genevoise d'Utilité publique. Personne dans notre Comité Genevois n'en avait connaissance » ; et il cite l'exemple de Christophe Colomb découvreur de l'Amérique... Il joint une notice autobiographique, énumérant ses différentes fonctions, depuis « Président d'Honneur (nommé en 1865) du Comité central Belge pour les Blessés de la guerre » jusqu'à « Membre honoraire de la Société Fédérale Suisse d'Utilité publique, 1895 »... - 21 novembre. Il a rédigé 12 pages de « notes sur les toutes premières origines de la pensée qui, aujourd'hui, a pu conquérir le monde entier, sauf la Chine », demandant de les lui renvoyer, et prévenant qu'il n'a « rien de commun avec les grands écrivains tels que Chateaubriand & Jean-Jacques Rousseau »... - 23 novembre. Envoi d'ouvrages : Un Souvenir de Solférino (5e éd. 1870), Fraternité et Charité internationales en temps de guerre (7e éd.), Die Genfer Convention de Lueder (1876) ; il ajoute des précisions sur l'action de la comtesse VERRI née Borromeo, sur les femmes de Castiglione soignant les blessés et qui « ne faisaient aucune différence entre Français & Autrichiens » ; il parle de lui, « modeste jeune homme de 31 ans » frappé par les « horreurs qui ont suivi la bataille, - émettant, pour la première fois cette idée qui jaillit de son cerveau et qui était destinée à remplir le monde entier : la fraternité universelle au milieu même du déchaînement des passions les plus haineuses »... - 19 décembre. Il évoque l'empereur Alexandre II de Russie et précise : « je me suis donné tant de peines pour ce projet des Prisonniers de guerre qu'il n'est que juste d'en dire quelques mots quand on parle de moi. Mr de Hamburger, l'ancien ambassadeur à Berne, sait combien j'ai eu à lutter, me trouvant, en 1874, entre l'enclume russe & le marteau anglais, lors du Congrès de Bruxelles, et même en danger de tomber dans le brasier français, aux cris de haine des Genevois, qui faisaient leur possible pour me jeter dans la fournaise ». Il recommande de ne pas montrer aux Suisses un Bulletin de l'Alliance Universelle qui lui a « valu toutes les foudres de Genève, parce [que] j'avais mis une croix rouge sur la couverture ! C'est alors qu'une circulaire fut faite, - partie de Genève, pour me dénoncer comme un charlatan, un usurpateur ! » Il rappelle que « la Convention de Genève a donné l'exemple à l'époque pour la création d'autres Conventions permanentes universelles ; soit d'humanité, soit d'économie sociale, &c. », qu'il énumère... 14 juin 1897. Il regrette le retard mis par Stuttgart à l'envoi du volume Entstehungsgeschichte des Roten Kreuzes und der Genfer Konvention du Professeur Rudolf Müller. Il va envoyer « le volume sur l'Alliance Universelle », et précise « que les questions, les sujets traités, sont de moi, mais non la manière dont ils sont traités dans ce livre. Malheureusement, le peu de persévérance des Français & les intrigues bigotes des fanatiques Calvinistes ont empêché la continuation de cette oeuvre, tant à Paris qu'à Londres ; j'ai eu toutes les peines & tous les déboires »... - 17 juin, remerciant pour un envoi de fraises ; son « extrême faiblesse [...] ne me permet pas de travailler comme je voudrais »... - 10 septembre. Au sujet de son article dans une revue bruxelloise sur Le Mouvement Hygiénique et sur la
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