Lot n° 280

[CARMÉLITES DE METZ]. [MANUSCRIT ENLUMINÉ SUR VÉLIN]. [Collectaire] Supplementum manualis divinorum officior. pro Carmelitis Excalc ? Congregat ?... S. P. Eliæ. (...) Antiphona pro sabbatis et Vigiliis B. Mariæ V... Excudebat F. Christophorus à...

Estimation : 3000 - 4000
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Description
S. L. Metis. 1757. [Metz]. [Manuel des offices divins pour les Carmes...]. Au format petit in-folio (26 x 35,5 cm). 58 pp. manuscrites à l'encre sur grandes feuilles de vélin préparées, numérotation suivie à l'encre, dont 5 pp. restées vierges portant seulement la préparation de l'encadrement au pochoir. Complet. Maroquin rouge de l'époque orné à la Duseuil, dos à nerfs orné de caissons fleuronnés dorés, plats ornés d'un double encadrement de dentelles dorée aux petits fers, au pointillé et aux fleurs de lys en écoinçons pour la plus large, soulignées de double filet doré, fleurs en écoinçons vers l'extérieur, joli fer floral poussé en doré au centre des plats, roulette dorée aux coupes et contreplats, tranches dorées, gardes de papier dominoté étoilé d'or, grands signets de soie de couleurs. Collectaire manuscrit enluminé sur vélin dans un maroquin de l'époque. Destiné à la communauté des Carmes déchaussés de Metz autour de 1750-1760. Destiné au rituel de l'ordre des Carmes, probablement réalisé dans la période d'uniformisation liturgique et de réalignement canonique pour le clergé régulier au XVIIIe, en France autant qu'à Metz, notamment aux initiatives de Claude de Saint-Simon, évêque de la ville jusqu'en 1760. DESCRIPTION : Pages de 14-15 lignes d'une écriture en lettres rondes, calligraphiées dans un encadrement à motif floral de couleurs fait au pochoir et souligné de doubles filets grenat et doré. Rédigé en latin avec quelques phrases en français. Un certain “Christophorus” est cité “Excudebat” à la page de titre donc “imprimeur” du fait des vélins préparés au pochoir. Avec une grande figure peinte en frontispice représentant un carme en habit, en adoration sous le blason de l'Ordre du Carmel déchaussé surmonté de l'épée flamboyante de la victoire d'Elie suivie d'une page de titre ornée. Une seconde figure peinte avec une carmélite en habit en adoration à mi-page (pp. 24). Avec 34 très jolies lettrines (ca 5 x 6 cm) délicatement paysagées, parfois avec de petites figures, peintes avec rehauts et encadrement à l'or liquide, évoquant les moments de la journée ou saisons de l'année. Texte manuscrit alternativement en lettres d'or, rouges, bleues et brunes, inscrit dans un riche encadrement doré et rehaussé à la gouache composé d'un treillage et de motifs rocailles. Très beaux culs-de-lampe peints à motifs floraux ou grands bouquets. Les pp. 42-58 qui terminent l'ouvrage sont très certainement d'une main différente pour l'écriture et les lettrines, de moindre habileté, peut-être réalisées plus tard dans le temps. Très légère rétractation du vélin provoquant quelques irrégularités des feuilles, coins un peu usés, quelques discrets défauts d'usage mais bel exemplaire. CONTENU Recueil des oraisons et prières devant être prononcées pour suivre le rituel et les offices. Se succèdent : Antiphonia pro Sabbatis..., Pro Aspersione et Tempore Paschali, Orationes..., les In Festo, In die Sancto, In Solemni.., In festo.. et contient 2 prières, des frères convers et frères novices, rédigées en français. Anonyme, ce manuscrit ne porte aucune mention de peintre ou calligraphe ni aucune marque de provenance hormis ses récipiendaires. ORIGINE La communauté nommée au titre est sûrement celle dite aujourd'hui de Saint Éloi, à Metz, située dans l'Ancienne ville avant la Révolution. Une traduction de langage pouvant évoluer dans le temps ainsi que l'absence d'autres communautés de carmes ou de “communauté de Saint Elie” à Metz à cette époque confirmeraient le lien de ce manuscrit avec la communauté des Carmes Déchaussés de Metz sise sur (l'ancienne) maison Saint-Eloi au XVIIIe. Les “Carmes Déchaux” de Nancy s'installent en 1644 sur la colline Sainte-Croix, à l'emplacement de la maison Saint-Éloi fondée par les Jésuites, non loin de l'ancien ghetto de la ville. L'actuelle Eglise des Petits-Carmes y est alors construite entre 1650 et 1675 et un cloître y est avéré dès 1707. La communauté des femmes, les carmélites de Metz ont produit des manuscrits aujourd'hui conservés dans des collections publiques. Nous émettons l'hypothèse que ce sont celles-ci qui ont ellesmêmes rédigé ce superbe ouvrage à l'intention des Carmes de Metz et de leurs obligations liturgiques justifiant d'autant mieux la présence d'une figure peinte de carmélite en adoration.
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