Lot n° 143

[Bruscambille (Nicolas Deslauriers, dit)]. Peripatetiques, resolutions et remonstrances sententieuses du Docteur Bruscambille. Aux perturbateurs de l'Estat. Paris, Par Va du cul, Gouverneur des Singes, 1619. Plaquette petit in-8 de 16 pages, basane

Estimation : 300/400
Adjudication : 200 €
Description
fauve, double filet à froid, dos lisse orné portant le titre en long (Reliure du xixe siècle). Brunet, Imprimeurs imaginaires, p. 192. — Alain Mercier, La Littérature facétieuse sous Louis XIII : 1610-1643, n°524. Édition originale, très rare, de ce pamphlet politique attribué à Nicolas Deslauriers (1575-1634), dit Bruscambille. Alain Mercier en signale quatre sous le millésime 1619, une à Lyon et trois à Paris, sans que l’on sache laquelle a la primeur sur les autres. Deslauriers, comédien de la troupe de l’Hôtel de Bourgogne, fit, sous le surnom de Bruscambille, les délices d’un public peu difficile et qui se pâmait d’aise en écoutant les équivoques très hasardées et les grossièretés qu’il débitait avec une verve infatigable (De Backer). Charles Nodier, qui possédait un exemplaire de ce pamphlet, dit qu’on ne le trouve pas communément (1844, n°907). Ex-libris gravés du XIX e siècle d’Eugène et de Léonard Marcel, bibliophile havrais. Longue note manuscrite datée 1863 sur une garde. Certains feuillets un peu courts de tête, le numéro de la page 10 semble avoir été coupé. Le calendrier des éclipses, prévu de 1518 à 1553, ainsi que la mention d’une date au f. c1r° (« On doibz entendre que ceste annee Mil cinq cens xix »), nous incitent à dater cette édition aux alentours de 1518-1519. Ce beau et célèbre livre gothique est une compilation de récits de diverses origines, à usage pratique et moral, et donne une vision du monde paysan et de la vie quotidienne à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance. Il contient la science des bergers, qui est la science de l’âme, du corps, des astres, de la vie et de la mort, et touche à la fois l’astrologie, le jardinage, la médecine, la morale et la religion. Publié pour la première fois à Paris en 1491, par Guy Marchant, l’ouvrage fut très populaire aux XV e et XVIe siècles et connut de multiples éditions parisiennes, lyonnaises, genevoises et troyennes, chacune avec d’importantes variantes. L’édition contient de nombreux autres textes, chansons ou poésies anciennes, comme Le Ditz des oiseaux par exemple. SEUL EXEMPLAIRE CONNU, semble-t-il, de cette belle édition inconnue à Bechtel et Moreau, qui décrivent des éditions proches. Elle n’est pas répertoriée dans les grands catalogues informatisés. TRÈS BEL EXEMPLAIRE DU PRINCE D’ESSLING, relié à ses armes. Il a ensuite fait partie de la bibliothèque d’un amateur lyonnais (du nom de Paradis ?), dispersée par Antoine Bachelin-Deflorenne (1879, n°92), et de celle de Georges Moreau (1934, n°115), qui était un des collaborateurs de l’éditeur Pierre Larousse. Charnières frottées, un mors fendu.
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