Lot n° 268

Frédéric MISTRAL. Manuscrit autographe, Li Jo Flourau de Santo Ano d’At, [1862-1863] ; 47 pages petit in-fol. plus titre ; en provençal.

Estimation : 2 000 / 3 000
Adjudication : Invendu
Description
Importante relation des Jeux Floraux d’Apt organisés par le Félibrige en septembre 1862, publiée dans l’Armana Prouvençau de 1863. Après avoir présenté les membres du « Counsistori felibren » (Mistral le « Capoulié », Roumanille le secrétaire, et Théodore Aubanel, Anselme Mathieu, Jean-Baptiste Gaut, Antoine Crousillat et Ludovic Legré), Mistral raconte le déroulement de cette fête. Le Maire d’Apt ouvre les cérémonies par un discours de bienvenue adressé au Félibrige, que Mistral retranscrit. Suit son propre « rapport sur les Jeux Floraux d’Apt », discours fondamental pour le Félibrige, rendant compte du premier contact du mouvement littéraire et de défense de la langue provençale avec le peuple de Provence. Mistral commence par faire l’éloge d’Apt, et de l’attachement de cette ville au peuple provençal tout entier : « Vous avez compris, Messieurs, qu’en honorant la langue mère vous honoriez le peuple qui la parle, – qu’en couronnant la langue provençale, vous couronnez le vieux drapeau de la Provence, et qu’en réconfortant les écrivains qui l’anoblissent, vous attisiez deux flammes saintes au cœur de l’homme : l’amour du sol natal, et l’amour de ce qui est beau ». Puis, après avoir assuré à son auditoire que le provençal ne mourrait pas, Mistral aborde le sujet de l’agriculture, prenant la défense des paysans qui parlent toujours provençal : « vouloir que notre peuple abandonne sa langue maternelle, où il est maître, indépendant, [...], pour estropier, abîmer la grande langue de Corneille [...], c’est vouloir le défigurer, le condamner au ridicule, et l’abaisser éternellement comme un valet. Pour relever le paysan [...] relevons donc la langue du pays ! ». Ce long discours de Mistral, est le premier essai de justification de la croisade linguistique du Félibrige. Mistral proclame ensuite les résultats des Jeux Floraux, nommant et commentant les œuvres des lauréats récompensés, et la distribution des prix aux nombreux vainqueurs de ces Jeux Floraux... Les quatre dernières lignes (et la signature de Mistral) ont été biffées par Joseph Roumanille qui rédige en trois lignes la nouvelle conclusion et signe lui-même cette relation. Il avait également porté en tête du manuscrit des instructions au crayon pour l’imprimeur. On joint le manuscrit autographe par Mistral de Lou pleidezaire e l’avoucat, sceno coumico de Vitour Quintius Thouron de Toulon, ayant obtenu un rameau d’olivier aux Jeux Floraux, et publié dans l’Armana Prouvençau de 1863 (6 pages et demie in-fol.).
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