Lot n° 9
Sélection Bibliorare

Correspondance D’arthur Cravan Adressee Acharles Brun (Raoul Toscan), directeur de la revue Le Coq.

Estimation : 10.000 / 12.000
Adjudication : 50000 €
Description
6 cartes postales toutes datées et signées Fabian Lloyd. - De Lausanne, Décembre 1906. « J'entends changer de pseudonyme. Je prendrai celui de Jean Rubidini. J'attends fébrilement l'apparition du premier numéro. » -De Lausanne, Décembre 1906. « Merci de votre lettre pleine de charme.. J'agrée parfaitement tous les points. » - De Los Angeles, Avril 1907. « Tout à vous, j'attends Le Coq ». - De Lausanne, Août 1907. « Je vous prie de m'envoyer Le Coq. Voici ma nouvelle adresse à Lausanne.. » - De Nounendamm près de Berlin, Septembre 1907. « Veuillez m'envoyer Le Coq à l'adresse que vous trouverez au verso. ». - De Lausanne, Décembre 1907. « Meilleurs vœux pour Noêl et le succès de votre entreprise. A vous sûrement. ». L.A.S. de Lausanne le 30 Novembre 1906. 2 pages. Aimable Monsieur, Je suis dans l'enchantement de votre carte. Je vous donnerai mon aide. Etes vous en quête de nouveaux collaborateurs ? Fournissez moi des détails relatifs au prix de publication, de son nombre de pages, parlez moi du contenu.Voici quelques vers. il vous est loisible de faire paraître sous le pseudonyme de Philippe Or (vers non présents içi). Avec la persuasion que vous êtes d'une patience parfaite, agréez ma grande estime. L.A.S. de Paris le 15 Janvier 1907. 2 pages à en-tête La Palette, rue du Val de Grâce.. Cher Monsieur, Je vous écrit en toute hâte pour vous dire que je gagne l'Amérique demain. Je continuerai de m'occuper de votre revue. Ma mère s'occupera de la propagnade à Lausanne. J'avais trouvé deux ou trois jeunes gens qui voulaient s'en occuper, mais ils attendent le premier numéro. Ecrivez à M. André Robichon, 34 rue de Bourg, Lausanne.. Si je trouve des français en Amérique, je leur demanderai de s'abonner à votre journal. Je vous écrirai de Los Angeles. PS. Je suis très sensible à ce que vous publiez ma pièce dans votre premier numéro. L.A.S. de Los Angeles le 1 5 Mars 1 907. 2 pages sur papier cristal. Cher confrère, J'ai reçu avec joie Le Coq véritablement merveilleux. J'en admire la couverture, le contenu Soir de Novembre de Claude (Valmause ?) est un émail merveilleusement ouvragé. Printemps triste a parfaitement la couleur effaçée des pastels. La fin est une trouvaille. Mes félicitations et celle aussi d'un ami pour l'inconnu. Bref, je suis ravi exalté. je vous croquerai dans de courts dessins qui auront pour légende : l'Américaine, le cracheur américain, etc. Félicitaions du cœur. Signé. J. Rubidini. L.A.S. de Corona, le 3 mai 1907. 2 pages. Cher ami, j'ai votre carte, quelle joie ! Un mot de France.. J'ai la chronique américaine. l'Amérique intéresse à n'en pas douter, l'art y est peu de chose, je n'ai pas dans l'idée de faire beaucoup de propagande. Ecrivez moi une lettre, ce sera une goutte d'eau fraîche. Les oreilles sont tympanisées du mot Dollar. Donc écrivez moi une lettre aussi longue que possible. Je commence à une pièce en vers, en 5 actes.. une grande machine qui doit pétrifier l'univers de la béatitude. Gare, tenez vous bien ! PS. Dites moi si je peux vous envoyer un conte. Il ne sera peut-être pas convenable (le gros mot), . Rien de répugnant, à peine gaillard, le conte pourra se publier en une ou deux fois. L.A.S. de Scotia, le 21 Juin 1907. 2 pages. Cher Ami, J'ai votre lettre, elle était ravissante, vous m'avez causé franchement.. Je veux donc vous distraire s'il se peut. Vous parlez d'article à épate, l'Amérique est épateuse. Je n'y voyage pas par malchance asiatique. Savez vous que le jeune homme qui vous écrit.. n'a jamais failli à être le dernier de sa classe fut entre cent métiers, garçon de café, cueilleur d'oranges, laitier, poseur de (illisible), bucheron, terrassier, valet de ferme et qu'à cette heure il charge de planches des wagons, s'étant sauvé d'un vaisseau anglais où il était chauffeur. Mais il est surtout chemineau, amoureux des étoiles, il a couché dans des lits, dans la paille, dans des trous et sur l'herbe. cela vous épate-t-il ? Pas encore, Eh bien ! J'ai mesuré 1 .93 mètre, je connais notre boule parfaitement, la Chine, l'Inde, l'Australie. je n'y suis pas allé, mais de si peu, c'est tout comme. Vous voyez je suis blasé, je ne crois en rien. je rentre dans un mois à Paris, je viendrai peut-être vous voir. Vous avez un hors texte de Robida, Chouette ! Gardez moi les prochains numéros du Coq pour mon retour. tant pis si l'on ne veut pas du grivois (Proposé un conte ultra polisson, note au crayon). Je vous écrirai encore car je roule toujours de fantastiques projets à exécuter en France. L.A.S. de Lausanne le 26 Août 1907. 3 pages. Cher Monsieur, je suis de retour et suis heureux ! Je m'occuperai de votre revue maintenant. Voulez vous des croquis sur l'Amérique. Ils seront d'un tour bref et ironique. S'ils vous plaisent, je les publierai sous le titre Carcatures. Tenez voici un Rondel.. Tournez la page et vous les trouverez dans ma meilleure écriture.. (Suit un poême de 13 lignes intitulé La Clochette, la fleur, svp). Votre dévoué. L.A.S. de Lausanne le 31 Août 1907. 4 pages. Cher Monsieur, J'accepte avec le plus plaisir votre offre de me mettre en relation avec de vos amis et collaborateurs et je serai enchanté de vous rencontrer à Paris.. je vous dirai que je n'ai pas grande patience avec la prose que j'admire beaucoup pourtant. Je resterai volontiers un jour sur douze sillabes si elles doivent former un alexandrin. Voici huit vers, je vous donne mon croquis après. Je l'avais promis et je l'ai fait, c'est ma règle absolue. Suivent sur 2 pages une poésie de 10 vers intitulée Sérénade et la caricature écrite du cracheur américain. Zut ! Je trouve trois répétitions du mot tout dans ma sérénade, si elle vous plaisait, ne la publiez pas avant que je la corrige. Votre dévoué. L.A.S. de Nomendamm le 6 Novembre 1 907. 3 pages. Cher Monsieur. J'ai eu des ennuis sans fin ; au reste ils ne sont pas tous loin. Je serai peut-être jeté sur le pavé et voici l'hiver. Brrr ! Mais c'est très beau en chanson et je n'ai cure de cela. Je trousserai Rondels et Triolets.Vous y remarquerez que je fais rimer ognon avec opinion. J'ose également : Or puisque tu es sourd, hiatus ridicule. Je trouve qu'il ne peut y avoir hiatus à l'hémistiche puisqu'il y a suspension et je l'autorise toujours ; je ne crois pas que ce cas se présente dans ma bouffonerie, c'est simple profession de foi esthétique. Enfin je serai à Paris au mois de mai 1908,.. j'irai dans mon vieux quartier latin et je n'en sortirai pas, pas plus que la Sorbonne. Il se pourrait toutefois qu'avant j'aille me balader au Caire, si ce n'est à Moscou ou à Honolulu.. L'on vient me déranger et je ne sais pas si j'aurai le loisir de copier ma bastonnade. cela me prouvera que je ne fais pas seulement de petites crottes. Je termine en toute hâte car je me dois au Monsieur et cuistre qui vient m'embêter. Je suis tout à vous. L.A.S. de Nomendamm le 25 Novembre 1907. 3 pages. Cher Monsieur, Voici encore un conte badin et un madrigal. Tenez vous bien, vous recevrez des paniérées de sonnets, rondels, dizains célébrant la nouvelle saison du Blanc Manteau.. Il en tombera des flocons, Tudieu ! Je risquerai de me lancer dans le théêtre en 1908, je rime des folies pour m'assouplir la main. Ereintez moi en ligne droite par lettre si je le mérite, je me suis permis la rime calembour pour le madrigal, sujet léger. la rime riche me ravit et ce sera peut-être toujours toute ma fortune. N'oubliez pas de m'envoyer le numéro de Novembre et de Décembre. Je serai le Coq à Paris, comptez sur moi. Je vous tire très respectueusement mon bonnet. L.A.S. de Florence le 5 Novembre 1908. 4 pages. Cher Monsieur, Voila, mon humeur vagabonde m'a poussé à voir l'Italie. A cette heure je me suis fixé à Florence.. Vous pourriez être vexé de mon silence prolongé. je n'excuse pas, il serait trop long de narre mes ennuis. Je serai fier que vous m'imprimiez quand vous m'en jugerez digne et je besognerai pour cela. Je prendrai le pseudonyme de Numa Persan. Je reste tout à vous. A la 4ème page, la Sonate au clair de lune en 18 vers.
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