Un enfant de Genève à la tête de la Fondation Bodmer

Un enfant de Genève à la tête de la Fondation Bodmer (Cologny – Canton de Genève). Rencontre avec Jacques Berchtold, qui a quitté la Sorbonne pour l’institution colognote. Il nous accueille dans son nouveau domaine avec un grand sourire qui illumine son visage rond. Jacques Berchtold, 55 ans, a pris ses quartiers à la Fondation Bodmer au début de l’été. Directeur de l’institution colognote depuis le 1er février dernier, il devait d’abord terminer son année universitaire à la Sorbonne à Paris, où il a enseigné pendant 14 ans, pour revenir travailler dans sa ville natale. D’une voix douce et posée, il revient sur son parcours et évoque ses projets.

Quelle relation entretenez-vous avec la Fondation Bodmer ?

J’ai grandi à Chêne-Bougeries, à vingt minutes à pied de la Fondation. Quand j’étais petit, elle constituait un but de promenade. A l’époque, il fallait s’annoncer à l’avance pour la visiter. Mon père, qui était ami avec Martin Bodmer, m’emmenait admirer les trésors qui étaient alors exposés dans le sous-sol du bâtiment historique. Je voyais ces manuscrits comme infiniment précieux et respectables. Par la suite, j’ai continué à visiter très régulièrement les expositions qui y étaient proposées.

Comment êtes-vous passé de professeur d’université à directeur d’une institution spécialisée dans les manuscrits ?

J’ai fait toute ma carrière à Paris comme spécialiste du dix-huitième siècle. Lors de l’année Jean-Jacques Rousseau en 2012, on m’a donc sollicité pour un grand nombre d’expositions sur le sujet. J’ai notamment participé au catalogue de l’exposition Amis et ennemis de Rousseau, une collaboration entre la bibliothèque de Genève, l’Institut Voltaire et la Fondation Bodmer. Contribuer à la préparation d’expositions a été une découverte très exaltante pour moi. C’est dans ce contexte que s’est posé la question de la succession de Charles Méla à la tête de la Fondation Bodmer.

Comment avez-vous fait la différence parmi les dizaines de candidats à ce poste ?

Mon ancrage dans le terroir a certainement compté. Mais également mon origine zurichoise, tout comme Martin Bodmer. J’ai aussi amené dans la corbeille du mariage le réseau de la Sorbonne, où j’ai noué de très solides amitiés scientifiques. Et je possède une expertise dans des domaines très variés, allant de l’Antiquité au XXe siècle. J’ai notamment étudié le français médiéval avec Charles Méla, qui était un de mes professeurs préférés.

Interview : Muriel Grand. Mis à jour le 20.08.2014

Ref : Tribune de Genève

Ref : Fondation Bodmer

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