Lot n° 184
Sélection Bibliorare

Guillaume APOLLINAIRE (1880-1918). MANUSCRIT autographe signé, [La Vie anecdotique] (1914) ; 3 pages et demie in-4 avec ratures et corrections, au dos de papier à en-tête du quincailler A.J. Laferté (plus une demi-page in-8 avec titres d’une...

Estimation : 3 000 / 4 000 €
Adjudication : Invendu
Description
autre main ; marques d’imprimeur).
► PRÉCIEUSE CHRONIQUE ÉVOQUANT SON PROPRE ENREGISTREMENT LISANT LE PONT MIRABEAU, pour la rubrique La Vie anecdotique du Mercure de France (1er juillet 1914), recueillie dans Anecdotiques (Gallimard, 1955).

Apollinaire commence par une anecdote puisée chez un barbier qui coiffa jadis le peintre WHISTLER ; et il propose aux astronomes de baptiser une constellation La mèche de M. Whistler, à l’instar de la Chevelure de Bérénice… Puis il rend compte d’une « audition de poèmes symbolistes dits par les Poètes eux-mêmes et enregistrés » par Ferdinand BRUNOT pour les Archives de la parole. Il en donne tout le programme – conférence de Jean Royère, suivie de déclamations de poèmes de Pierre Louÿs, Jean Royère, Henri Aimé, Gustave Kahn, Henri Hertz, André Spire, André Fontainas, Paul Fort, Guillaume Apollinaire (lisant Sous le Pont Mirabeau et Marie), René Ghil, Maurice de Faramond, Émile Verhaeren –, cite quelques personnalités dans la salle (A. Billy, A. Arnyvelde, H.-M. Barzun, A. Mockel, etc.) ; puis il commente la manière d’articuler de ses confrères.
« Après l’enregistrement, on fit redire mes poèmes à l’appareil et je ne reconnus nullement ma voix. D’ailleurs, comme je fais mes poèmes en les chantant sur des rythmes qu’a notés mon ami Max JACOB, j’aurais dû les chanter comme fit René GHIL qui fut avec VERHAEREN le véritable triomphateur de cette séance. Le chant de René Ghil, on eût [dit] des harpes éoliennes vibrant dans un jardin d’Italie, ou encore que l’Aurore touchait la statue de Memnon et surtout l’hymne télégraphique que les fils et les poteaux ne cessent d’entonner sur les grandes routes. Après cette musique aérienne qui vibrait si bien dans l’espace, l’assaut guttural de Maurice de Faramond chanta plus sourdement […], mais la voix vibrante de Verhaeren, parole claire et juvénile éclata encore comme un joyeux chant de coq »…
Il termine par une anecdote piquante concernant le peintre L.-D. [Lévy-Dhurmer] et une dame dans son atelier…
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