Lot n° 83
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Sélection Bibliorare

[Manuscrit enluminé du XIIIe siècle] Psautier biblique. Flandres ou Nord de la France, vers 1250-1280. Manuscrit calligraphié sur parchemin. 125×95 mm (135×105 mm reliure incluse), [186] feuillets écrits au recto et au verso sur 16 lignes par...

Estimation : 80000 / 150000
Adjudication : 410 000 €
Description
page. Illustré d'un exceptionnel ensemble de miniatures, de lettrines et de décors marginaux. Reliure pastiche XIXe siècle pleine basane rouge, dos à quatre nerfs orné aux petits fers, plats décorés d'une bordure et d'un médaillon central également aux petits fers, roulette dorée aux coupes, tranches dorées (partiellement court de marge, sans atteinte aux miniatures, quelques lacunes modérées de dorure, quelques défauts et lignes effacées aux dix derniers feuillets). La couture serrée ne permet pas d'observer la succession des cahiers. Certains numéros de psaumes ont été anciennement ajoutés dans les marges, de même que plusieurs annotations marginales essentiellement datables du XVIe siècle.

Remarquable psautier manuscrit enluminé, oeuvre d'un atelier des Flandres ou du Nord de la France remontant au milieu ou au troisième quart du XIIIe siècle. Il rassemble un calendrier liturgique complet illustré de 12 miniatures et lettrines à fond d'or, et les cent-cinquante Psaumes de David suivis du début des Cantiques. 9 miniatures à pleine page sur fond d'or, 10 lettrines historiées à fond d'or, 166 lettrines dorées à décor ornemental et une profusion de petites initiales, la plupart dorées, illustrent le contenu et soulignent les sections du texte. Le calendrier permet de rattacher ce manuscrit à la région des Flandres, et le style de ses miniatures renvoie à un ensemble de psautiers enluminés à Bruges et à Gand à l'initiative de l'ordre franciscain au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle. La comparaison avec des exemplaires datés atteste son originalité iconographique et sa qualité technique.

Contenu textuel
Le calendrier
La première section du volume est constituée par un calendrier perpétuel recouvrant les f. 2r - 7v et dont chaque mois occupe une page. Le décor géométrique ornant le nom de chaque mois est accompagné des lettres KL (de KaLendes, premier jour du mois) à l'encre d'or sur fond bicolore bleu et rouge, ponctué de motifs végétaux stylisés de couleur blanche. Le nom du mois est annoncé à l'encre rouge suivi du nombre de jours solaires et lunaires : " januarius h[abe]t d[iis] xxxi l xxx ". Dans la première colonne on trouve les chiffres (de 1 à 19) permettant de calculer la position du jour dans le cycle lunaire ; la seconde colonne comporte les lettres dominicales, qui permettent de désigner les jours de l'année d'un calendrier perpétuel. Les jours du mois, calculés d'après les calendes (premier jour du mois), les nones (septième jour de mars, mai, juillet et octobre) et les ides (huit jours après les nones) sont indiqués à l'encre noire dans la troisième colonne. Les fêtes dominicales et les commémoraisons de saints majeurs sont indiquées à l'encre rouge dans la cinquième colonne : ainsi, pour janvier (f. 2r), on trouve en rouge la Circoncision du Seigneur (1er janvier), l'Épiphanie (6 janvier), saint Vincent martyr (22 janvier), la conversion de saint Paul (25 janvier). Les mémoires des autres saints sont en noir et l'initiale de leur nom est surlignée de rouge. La graphie et la mise en page du calendrier s'avèrent en tous points similaires à celles d'un autre psautier de la seconde moitié du XIIIe siècle, à l'usage de Gand, le Ms W. 35 de la Walters Art Gallery à New York, enluminé dans la région de Bruges vers 1270-1280.
Il est intéressant de noter que la date de Pâques (Resurrectio Domini) a été fixée au 27 mars, alors que cette fête mobile tombe traditionnellement le dimanche qui suit la première pleine lune de printemps. Ce système est néanmoins attesté dans plusieurs psautiers médiévaux, tel celui de Saint-Alban (Hildesheim, S. Godehard 1) enluminé vers 1130, qui commémore la Crucifixion au 25 mars, ou encore celui précédemment cité de la Walters Art Gallery (f. 2r) qui fixe également Pâques au 27 mars.
Outre les principaux martyrs, papes et religieux de l'Antiquité tardive et du Haut Moyen Âge communs à l'Église d'Occident, plusieurs noms de saints suggèrent de rattacher ce psautier à la région des Flandres. On trouve ainsi sainte Gertrude de Nivelles (17 mars), saint Boniface de Mayence, administrateur du futur diocèse d'Utrecht (5 juin), saint Bertin, abbé de Sithiu, l'un des évangélisateurs de l'Artois et des Flandres (5 septembre), saint Lambert, évêque de Maastricht (17 septembre), saint Léger (Leodegarius) d'Autun (2 octobre), saint Amand de Strasbourg (26 octobre), saint Éloi (Eligius), évêque de Noyon (1er décembre), et saint Nicaise, évêque de Reims (14 décembre). La localisation du commanditaire à Bruges est confirmée par la présence dans le calendrier des noms de saint Donatien (14 octobre), auquel est dédiée la cathédrale de Bruges, et de saint Basile (14 juin), dédicataire d'une chapelle située dans la même ville de Bruges.
La présence de saint Winnoc, abbé de Wormhout dont les reliques furent transférées à Bergues en 899 (6 novembre), est rare sinon exceptionnelle. Il n'est répertorié que dans un autre manuscrit du XIIIe siècle, le bréviaire Lat. 16307 de Genève, de même que saint Willibrord, premier évêque d'Utrecht (7 novembre), qui n'est attesté que dans le Lat. 13607 et un second bréviaire du XIIIe siècle, Verdun Lat. 17999 (Leroquais B. 631, B. 644). Enfin, la mention de certains personnages tels que saint Pontin, pape (21 novembre) et saint Ignace d'Antioche (31 janvier) est inattendue. Le premier n'est en effet documenté, au XIIIe siècle, que dans un bréviaire de Marseille (Lat. 1018, Leroquais B. 477), tandis que le second n'apparaît que tardivement dans un bréviaire à l'usage de Tours du XVe siècle (Tours, BM Lat. 1032, Leroquais B. 491).

Le Psautier
La seconde section est un Psautier biblique latin contenant les cent-cinquante Psaumes de David suivis du début des Cantiques, dans l'ordre, sans hymnes ni oraisons. Le texte est copié sur une colonne de 16 lignes de 6 mots en moyenne, sur une réglure à la mine de plomb définissant une surface d'écriture de 92×58 mm. Les marges ont été recoupées et mesurent 11 mm (sup.), 20 mm (ext.), 11 mm (int.) et 25 mm (inf.). Plusieurs annotations graphiquement datables du XVIe siècle indiquent la mort de personnages importants, tel qu'aux f. 28v (marge inférieure) et 36r (marge externe).
[Début des Psaumes de David] f. 13r Ps. 1 " Beatus vir " ; f. 13v Ps. 2 " Quare fremuerunt " ; f. 14r Ps. 3 " Domine quid multiplicati sunt " ; f. 14v Ps. 4 " Cum invocarem " ; f. 15r Ps. 5 " Verba mea " ; f. 16r Ps. 6 " Domine, ne in furore tuo " ; f. 16v Ps. 7 Domine, Deus meus " ; f. 18r Ps. 8 " Domine, Dominus noster " ; f. 18v Ps. 9 " Confitebor tibi, Domine " ; f. 21r Ps. 10 (Vg 9, 22-39) " Ut quid, Domine " directement suivi du Ps. 11 (10) " In Domino confido " [À partir de ce feuillet, les lettrines initiales de chaque psaume sont prolongées par un décor constitué d'un ornement longeant la marge externe ou interne, terminé par des têtes de créatures fantastiques, essentiellement des serpents] ; f. 21v, Ps. 12 (11) " Salvum me fac " ; f. 22r Ps. 13 (12) " Usquequo Domine " ; f. 22v Ps. 14 (13) " Dixit insipiens " ; f. 23v Ps. 15 (14) " Domine, quis habitabit " ; f. 24r Ps. 16 (15) " Conserva me Domine " ; f. 24v Ps. 17 (16) " Exaudi, Domine, iustitiam " ; f. 25v Ps. 18 (17) " Diligam te, Domine " ; f. 29r Ps. 19 (18) " Caeli enarrant " ; f. 30r Ps. 20 (19) " Exaudiat te Dominus " ; f. 30v Ps. 21 (20) " Domine, in virtute tua " ; f. 31v Ps. 22 (21) " Deus, Deus meus () respice [quare me dereliquisti ?] " ; f. 33v Ps. 23 (22) " Dominus regit me " ; f. 34r Ps. 24 (23) " Domini est terra " ; f. 34v Ps. 25 (24) " Ad te, Domine, levavi " ; f. 36r Ps. 26 (25) " Iudica me Domine " ; f. 38r Ps. 27 (26) " Dominus illuminatio mea " ; f. 39r Ps. 28 (27) " Ad te, Domine, clamabo " ; f. 40r Ps. 29 (28) " Afferte Domino, filii Dei " ; f. 40v Ps. 30 (29) " Exaltabo te, Domine " ; f. 41v Ps. 31 (30) " In te, Domine, speravi " ; f. 43v Ps. 32 (31) " Beati quorum " [Beatus, cui remissa est iniquitas] ; f. 44v Ps. 33 (32) " Exultate, iusti, in Domino " ; f. 45v Ps. 34 (33) " Benedicam Dominum " ; f. 47r Ps. 35 (34) " Iudica, Domine " ; f. 49r Ps. 36 (35) " Dixit iustus " ; f. 49v Ps. 37 (36) " Noli æmulari " ; f. 52v Ps. 38 (37) " Domine, ne in furore " ; f. 55r Ps. 39 (38) " Dixi : ''custodiam'' " ; f. 56r Ps. 40 (39) " Expectans exspectavi " ; f. 57v Ps. 41 (40) " Beatus, qui intellegit " ; f. 58v Ps. 42 " Quemadmodum desiderat " ; f. 59v Ps. 43 (42) " Iudica me, Deus " ; f. 60r Ps. 44 (43) " Deus, auribus nostris " ; f. 61r Ps. 45 (44) " Eructavit cor meum " ; f. 62r Ps. 46 (45) " Deus [est nobis] refugium " ; f. 62v Ps. 47 (46) " Omnes gentes " ; f. 63r Ps. 48 (47) " Magnus Dominus " ; f. 64r Ps. 49 (48) " Audite hæc " ; f. 65v Ps. 50 (49) " Deus deorum, Dominus " ; f. 68r Ps. 51 (50) " Miserere " ; f. 69r Ps. 52 (51) " Quid gloriaris " ; f. 71r Ps. 53 (52) " Dixit insipiens " ; f. 71v Ps. 54 (53) " Deus, in nomine tuo " ; f. 72r Ps. 55 (54), v. 20 " Exaudi[et Deus et humiliabit] " ; f. 73v Ps. 56 (55) " Miserere mei tribulant " ; f. 74v Ps. 57 (56) " Miserere mei, Deus, miserere mei " ; f. 75r Ps. 58 (57) " Si ne () justitiam " ; f. 76r Ps. 59 (58) " Eripe me de inimicis " ; f. 77r Ps. 60 (59) " Deus, repulisti nos " ; f. 78r Ps. 61 (60) " Exaudi, Deus " ; f. 78v Ps. 62 (61) " Nonne Domino subjecta " ; f. 79r Ps. 63 (62) " Deus, Deus meus " ; f. 80r Ps. 64 (63) " Exaudi Deus orationem " [vocem] ; f. 80v Ps. 65 (64) " Te decet hymnus " ; f. 81v Ps. 66 (65) " Iubilate Deo " ; f. 82v Ps. 67 (66) " Deus misereatur " ; f. 83r Ps. 68 (67) " Exurgat [-it] Deus " ; f. 85v Ps. 69 (68) " Salvum me fac, Deus " ; f. 88r Ps. 70 (69) " Deus, in adjutorium " ; f. 88v Ps. 71 (70) " In te, Domine, speravi " ; f. 90r Ps. 72 (71) " Deus, iudicium " ; f. 91r Ps. 73 (72) " Quam bonus " ; f. 93r Ps. 74 (73) " Ut quid, Deus " ; f. 94v Ps. 75 (74) " Confitebimur tibi " ; f. 95r Ps. 76 (75) " Notus in Iudæa " ; f. 95v Ps. 77 (76) " Voce mea " ; f. 97r Ps. 78 (77) " Attendite, popule " ; f. 101v Ps. 79 (78) " Deus venerunt gentes " ; f. 102v Ps. 80 79) " Qui regis [pascis] " ; f. 105r Ps. 81 (80) " Exultate Deo " ; f. 106r Ps. 82 (81) " Deus stetit " ; f. 106v Ps. 83 (82) " Deus quis filis [Deus ne quiescas] ; f. 107v Ps. 84 (83) " Quam dilecta " ; f. 108v Ps. 85 (84) " Benedixisti " [Complacuisti tibi Domine, in terra tua] ; f. 109r Ps. 86 (85) " Inclina, Domine " ; f. 110v Ps. 87 (86) " Fundamenta eius " [Sur la même page] Ps. 88 (87) " Domine, Deus salutis " ; f. 112r Ps. 89 (88) " Misericordias Domini " ; f. 115r Ps. 90 (89) " Domine, refugium " ; f. 116v Ps. 91 (90) " Qui habitat " ; f. 117v Ps. 92 (91) " Bonum est " ; f. 118v Ps. 93 (92) " Dominus regnavit " [Sur la même page] Ps. 94 (93) " Deus ultionum " ; f. 120r Ps. 95 (94) " Venite, exultemus " ; f. 120v Ps. 96 (95) " Cantate Domino " ; f. 121v Ps. 97 (96) " Dominus regnavit, exultet " ; f. 122v Ps. 98 (97) " Cantate Domino " ; f. 124r Ps. 99 (98) " Dominus regnavit, irascant " [commoveantur] ; f. 124v Ps. 100 (99) " Iubilate Deo, omnis terra " ; f. 125r Ps. 101 (100) " Misericordiam et iudicium " ; f. 125v Ps. 102 (101) " Domine exaudi " [l'édition ajoute le prétexte " Preces afflicti, qui defessus angorem suam ante Dominum profundit "] ; f. 127v Ps. 103 (102) " Benedic, anima mea " ; f. 128v Ps. 104 (103) " Benedic, anima mea " ; f. 131r Ps. 105 (104) " Confitem[ini] Domino " ; f. 133v Ps. 106 (105) " Confitemini Domino " ; f. 136v Ps. 107 (106) " Confitemini Domino " ; f. 139r Ps. 108 (107) " Paratum cor meum " ; f. 140r Ps. 109 (108) " Deus laudem " [laudis meæ] ; f. 142r Ps. 110 (109) " Dixit Dominus " ; f. 142v Ps. 111 (110) " Confitebor tibi " [Confitebor Domino] ; [sur ce feuillet, une restauration ancienne en marge] ; f. 143r Ps. 112 (111) " Beatus vir " ; f. 143v Ps. 113 (112) " Laudate pueri " ; f. 144r Ps. 114 (113) " In exitu Israel " [à la suite, sans initiale, f. 144v] Ps. 115 (113 B) " Non nobis, Domine " ; f. 145v Ps. 116 (114 1, 9 ; 115) " Dilexi, quoniam " ; f. 146r Ps. 116 (115, 10-19) " Credidi, etiam " ; f. 146v Ps. 117 (116) " Laudate Dominum " [Sur la même page] Ps. 118 (117) " Confitemini Domino " ; f. 148r Ps. 119 (118) ALEPH " Beati immaculati " ; f. 148v Ps. 119 (118), v. 9 BETH " In quo " ; f. 149r Ps. 119 (118) v. 17 GHIMEL " Retribue [Benefac] ; f. 149v Ps. 119 (118) v. 25 DALETH " Adhæsit " ; f. 150r Ps. 119 (118) v. 27 " Viam mandatorum " ; f. 150v Ps. 119 (118) v. 41 VAU " Et veniat " ; f. 151r Ps. 119 (118) v. 49 ZAYN " Memor esto " ; f. 151v Ps. 119 (118), v. 57 HETH " Portio mea " ; f. 152r Ps. 119 (118), v. 65 TETH " Bonitatem fecisti " [quelques trous causés par l'encre] ; f. 152v Ps. 119 (118) v. 73 YUD " Manus tuæ " ; f. 153r Ps. 119 (118) v. 81 KAPH " Defecit in salutare " [quelques trous causés par l'encre] ; f. 153v Ps. 119 (118) v. 89 LAMED " In aeternum " ; f. 154r Ps. 119 (118) v. 97 MEM " Quomodo dilexi " ; f. 154v Ps. 119 (118) v. 105 NUN " Lucerna pedibus " ; f. 155r Ps. 119 (118) v. 113 SAMECH " Iniquos odio " [Duplices corde odio] ; f. 155v Ps. 119 (118) v. 121 AYN " Feci iudicium " ; f. 156r Ps. 119 (118) v. 129 PHE " Mirabilia testimonia " ; f. 156v Ps. 119 (118) v. 137 - ÇADE " Iustus es Domine " ; f. 157r Ps. 119 (118) v. 145 QOPH " Clamavi " [Sur la même page] v. 153 RES " Vide humilitatem " ; f. 157v Ps. 119 (118) v. 161 SIN " Principes persecuti " ; f. 158r Ps. 119 (118) v. 169 TAU " Appropinquet deprecatio " ; f. 159r Ps. 120 (119) " Ad Dominum " [Sur la même page] Ps. 121 (120) " Levavi [levabo] oculos " ; f. 159v Ps. 122 (121) " Lætatus sum " ; f. 160r Ps. 123 (122) " Ad te levavi oculos " ; f. 160v Ps. 124 (123) " Nisi quia Dominus " ; f. 161r Ps. 125 (124) " Qui affidunt " [Sur la même page, la même lettrine introduit les deux psaumes] Ps. 126 (125) " In convertendo Dominus " ; f. 161v Ps. 127 (126) " Nisi Dominus " ; f. 162r Ps. 128 (127) " Beati [beatus] omnes [omnis] " ; f. 162v Ps. 129 (128) " Sæpe expugnati " [expugnaverunt] ; f. 163r Ps. 130 (129) " De profundis " ; f. 163v Ps. 131 (130) " Domine non est " [Sur la même page] Ps. 132 (131) " Memento Domine, David " ; f. 164v Ps. 133 (132) " Ecce quam bonum " ; f. 165r Ps. 134 (133) " Ecce nunc " [Sur la même page] Ps. 135 (134) " Laudate nomen Domini " ; f. 166r Ps. 136 (135) " Confitemini Domino " ; f. 167r Ps. 137 (136) " Super flumina Babylonis " ; f. 167v Ps. 138 (137) " Confitebor tibi, Domine " ; f. 168v Ps. 139 (138) " Domine probasti " [scrutatus es] ; f. 169v Ps. 140 (139) " Eripe me, Domine " [À partir de ce feuillet, jusqu'à la fin, certaines lettres sont effacées et le texte n'est plus entièrement lisible] ; f. 170v Ps. 141 (140) " Domine, clamavi " ; f. 171v Ps. 142 (141) " Voce mea " ; f. 172r Ps. 143 (142) " Domine, exaudi " ; f. 173r Ps. 144 (143) " Benedictus Dominus " ; f. 174r Ps. 145 (144) " Exaltabo te " [trous causés par l'encre] ; f. 175v Ps. 146 (145) " Lauda, anima mea " [trous et lettres effacées] ; f. 176r Ps. 146 (Hb 146, 1-11) " Laudate Dominum " ; f. 176v Ps. 147 (Vg 147, 12-20) " Lauda, Ierusalem " ; f. 177r Ps. 148 (147) " Laudate Dominum de cælis " ; f. 178r Ps. 149 " Cantate Domino " ; f. 178v Ps. 150 " Laudate Dominum " [Fin des Psaumes de David. Sur la même page, début des Cantiques] [texte incomplet] Is 12, " Confitebor tibi " ; f. 179r Is 38, 10-21 " Ego dixi " ; f. 180r 1 Sm 2, 1-11 " Exultavit cor meum " ; f. 181r Ex 15, 1-21 " Cantemus Domino " ; f. 182v Hab 3 " Domine, audivi auditionem " ; f. 184v Dt 32, 1-44 " A[udite], cæli " ; f. 185v le dernier feuillet se termine sur le verset 17 " Immolaverunt dæmoniis et non Deo ".

Décor
Les mois du calendrier sont ornés d'un encadrement bicolore, rouge brique et bleu, souligné par un liseré d'or. Les montants de ce cadre se terminent par des motifs figurés traités dans des tons orange vif ou vert-de-gris ; quelques visages humains (f. 2r, 5v, 6v, 7v) y côtoient des têtes d'animaux, comme le serpent mangeant un fruit qui orne le mois d'avril (f. 3v) et que l'on retrouve à plusieurs reprises dans le reste du manuscrit.
Le calendrier présente douze miniatures à fond d'or d'une hauteur moyenne de 70×45 mm. Toutes sont entièrement peintes à fond d'or, ce qui est très rarement le cas dans les psautiers de cette époque et laisse supposer un commanditaire particulièrement aisé.
La partie droite de chaque feuillet accueille une figure humaine évoquant les activités liées à chaque mois, fidèle aux représentations que l'on peut observer dans plusieurs psautiers enluminés de la seconde moitié du XIIIe siècle, à quelques variantes près. Ces figures sont exécutées sur un fond d'or à liseré noir formant un encadrement angulaire épousant la forme du motif. Son aspect inhabituel connaît toutefois des équivalents dans plusieurs manuscrits, tels les calendriers du psautier M. 106 de la Morgan Library, produit en Flandres vers 1255-1256 (ff. 1r-6v) et du Ms 14 du Getty Museum, exécuté à Bruges vers 1250 (ff. 3r-8v).
Le mois de Janvier (f. 2r) montre un homme assis, à la coiffe ailée, réchauffant une de ses jambes au-dessus d'un feu et buvant un remède. Des exemples de ce motif foisonnent dans la majeure partie des calendriers contemporains, tel celui qui inaugure le psautier bilingue dit " de Lambert le Bègue " enluminé à Liège entre 1255 et 1265 (British Library Add. 21114, f. 1) ou encore le manuscrit fragmentaire M. 908 conservé à la Morgan Library à New York, produit dans la même ville vers 1250 (f. 1v). La femme vêtue de rouge et bleu qui illustre le mois de février (f. 2v) tient une chandelle allumée faisant référence à la fête de la Chandeleur (2 février). On retrouve ce personnage dans deux psautiers à l'usage de Gand enluminés vers 1270-1280 (New York, Walters Art Gallery W. 35, f. 1v ; Morgan Library M. 72, f. 1v) ; il est à noter que l'autel devant lequel se tient la femme, motif peu fréquent, apparaît également dans le psautier M. 97 de la Morgan Library (f. 1v), produit sans doute à Thérouanne vers 1265. Le mois de Mars (f. 3r) est accompagné d'un homme coupant un arbre à l'aide d'une hache, à rapprocher de ceux que l'on observe dans le psautier W. 35 de la Walters Art Gallery (f. 2r) et le MS 604 de l'Arsenal (f. 2r). Le mois d'Avril (f. 3v) évoque le printemps : un homme vêtu d'une tunique bleue, tenant en ses mains un lys et un bouquet de fleurs, se tient sur un fond qui évoque les tapisseries de millefiori. On retrouve le même motif, quoique moins élaboré, dans les psautiers BL Add. 21114 (f. 2v) et Morgan Library M. 908 (f. 2r). Le mois de Mai (f. 4r) mêle les thèmes de l'amour courtois et de la fauconnerie : il représente un couple passant à cheval, l'homme tenant un faucon sur son poing. Ce dernier thème est couramment associé au mois de mai, ainsi qu'en témoignent les miniatures des manuscrits BL Add. 21114 (f. 3r), Morgan Library M. 72 (f. 3r) et M. 908 (f. 2v), Walters Art Gallery W. 35 (f. 3r), mais où le cavalier apparaît toutefois seul. L'homme portant une botte liée sur son dos, au mois de Juin (f. 4v), est commun aux psautiers de la Walters Art Gallery W. 35 (f. 3v) et M. 72 de la Morgan Library (f. 3v). Juillet (f. 5r) est associé au fauchage avec un homme muni d'une faux coiffé d'un chapeau à large bord, que l'on observe encore dans les calendriers du M. 908 de la Morgan Library et du BL Add. 21114 (f. 4r). Au mois d'Août (f. 5v) un homme moissonne des épis à l'aide d'une faucille, coiffé du même chapeau, très similaire aux miniatures des deux psautiers précédents (BL Add. 21114 f. 4v, Morgan Library M. 908 f. 4r). En Septembre (f. 6r) le peintre a représenté un homme récoltant des fruits à l'aide d'une serpe et d'un panier, un motif peu commun puisque les autres calendriers mentionnés y associent les semailles. On peut néanmoins y reconnaître une représentation des vendanges, par comparaison avec l'image du mois d'octobre du psautier de la Walters Art Gallery (f. 5v). L'homme tenant un seau, au mois d'Octobre (f. 6v), pourrait renvoyer à la récolte des glands telle qu'elle apparaît dans le psautier Ms 604 de la Bibliothèque de l'Arsenal (f. 5v), ou aux semailles, comme dans le Ms 14 du Getty Museum (f. 7v) et le M. 72 de la Morgan Library (f. 5v). Au mois de Novembre (f. 7r) figure l'abattage d'un porc. Le trait anguleux du dessin et le museau allongé de l'animal semblent typiques de la technique du peintre du calendrier et présentent des analogies formelles avec deux psautiers de la Morgan Library (M. 908 f. 5v et M. 106 f. 6v), celui de la Bibliothèque de l'Arsenal (Ms 604, f. 6v) et celui du Getty Museum (Ms 14, f. 8r). Enfin, la miniature de Décembre (f. 7v) présente un homme enfournant des pains ronds dans un four, une formule iconographique peu répandue puisque les autres psautiers associent généralement à ce mois l'abattage des porcs. Cette image connaît néanmoins des parallèles dans les calendriers des psautiers M. 97 de la Morgan Library (f. 6v) et Ms 14 du Getty Museum (f. 8v).

Neuf miniatures à pleine page, peintes sur fond d'or, ornent le psautier. Les quatre premières appartiennent à un cahier de préface autonome précédant le texte des Psaumes autour du thème de la vie du Christ. Peintes sur les versos suivant l'ordre de l'année liturgique, les rectos étant laissés vierges, elles adoptent des dimensions similaires : l'Annonciation (f. 8v, 85×64 mm) ; la Nativité (f. 9v, 93×64 mm) ; l'Adoration des Mages (f. 10v, 94×64 mm) et le Baptême du Christ (f. 11v, 94×65 mm). On trouve ensuite, disposées au gré des divisions internes du Psautier, cinq autres miniatures à pleine page représentant l'Apparition du Christ ressuscité à Marie Madeleine (f. 37v, 94×63 mm), l'Incrédulité de Thomas (f. 54v, 62×96 mm), l'Ascension (f. 70v, 92×63 mm), saint François prêchant aux oiseaux (f. 104v, 95×63 mm) et deux saints dominicains (f. 123r, 63×94 mm).
Leur mise en page se présente de manière analogue : toutes sont mises en valeur par un élégant cadre rectangulaire vertical constitué d'un double bandeau doré et gaufré à ornements géométriques. Les images, dont la composition s'adapte au format de la page, prennent place sous un décor architectural dont les couleurs varient à partir d'un structure identique : un arc brisé trilobé à fond uni, orné de motifs blancs, flanqué de deux clochetons. Le parallèle le plus éloquent à ce type de cadre architectural se trouve dans le calendrier qui inaugure le psautier W. 35 de la Walters Art Gallery, produit pour l'usage de Gand vers 1270-1280 ; on le retrouve autour des miniatures à pleine page du psautier W 061 de la Chester Beatty Library à Dublin (v. 1260-1280). Dans notre manuscrit, la miniature de la Nativité (f. 9v) ajoute à ce cadre des tentures blanches, encadrant les personnages et attirant l'oeil vers la figure de l'enfant, procédé que l'on retrouve dans plusieurs manuscrits de la seconde moitié du XIIIe siècle comme le psautier à l'usage d'Arras de la Bibliothèque municipale d'Aix-en-Provence (M. 0015, f. 000VIIII). La parenté stylistique étroite entre ce groupe de neuf miniatures et les enluminures du Psautier W 61 de la Chester Beatty Library à Dublin suggère que les deux manuscrits pourraient provenir d'un même atelier, sans doute à Bruges. La datation du W 061 du troisième quart du XIIIe siècle confirme en tout cas la datation présumée de notre psautier, vers 1250-1280.

La composition des miniatures ne s'éloigne guère des formules canoniques, si ce n'est par quelques détails laissés à la liberté du peintre et apportant une touche pittoresque. Ainsi, alors que les enluminures contemporaines de la Nativité montrent généralement le repos de la Vierge, l'enfant couché dans la mangeoire entre le boeuf et l'âne (pontifical à l'usage de l'abbaye Saint-Pierre-de-Corbie, Amiens, Bibliothèque municipale Ms 0195, f. 114r, milieu du XIIIe siècle), le peintre a choisi ici, dans une composition très équilibrée, de représenter le sommeil de Joseph et l'allaitement de la Vierge, une image encore rare qui connaît davantage de parallèles au siècle suivant. Les équivalents les plus proches, hormis le motif de l'allaitement, figurent dans le Ms 604 de la Bibliothèque de l'Arsenal (f. 7v) et le Ms 106 de la Morgan Library (f. 8v).

L'image de l'Adoration des Mages adopte de même des conventions encore peu répandues au XIIIe siècle. Si les trois rois sont encore couronnés dans la plupart des manuscrits de cette époque, comme le Graduel d'Aliénor de Bretagne produit vers 1250-1260 (Limoges, Bibliothèque municipale, Ms 2), l'un d'eux, agenouillé, a ici déposé sa couronne, soulignant d'autant mieux la figure de la Vierge - un type iconographique qui ne semble se répandre qu'à partir de la seconde moitié du XIVe et au cours du XVe siècle. C'est par ailleurs le seul exemple à notre connaissance où ce roi, tête nue, enfile sa couronne sur le poignet, alors qu'elle est généralement posée au sol (Livre d'heures de la Bibliothèque municipale d'Angers, Ms 2047, f. 62r de 1430-1440) ou simplement absente (Psautier-heures de la Bibliothèque municipale d'Avignon, Ms 0121, f. 25v, vers 1330-1340). Les deux autres rois portent des couronnes rouges et s'orientent vers le motif de l'étoile, faisant de la scène une synthèse de deux moments distincts du récit : la vision de l'astre et l'Adoration du Christ enfant.
Le Baptême du Christ suit l'iconographie habituelle où un ange, portant sur le bras la tunique de Jésus, fait face à saint Jean Baptiste sur l'autre rive du Jourdain. Il faut toutefois noter que l'ange porte ici une boîte d'onguent qui ne connaît pas d'équivalent.

L'Ascension présente un schéma iconographique qui connaît un vif succès dans l'enluminure du XIIIe siècle : le Christ n'est plus visible que par ses pieds, reconnaissables aux stigmates, tandis que le reste de son corps a déjà disparu dans la nuée. La présence des apôtres Pierre et Paul entourant la Vierge inscrit cette image dans la lignée de modèles antérieurs. Une mise en page très dynamique est assurée par les diagonales formée par les motifs des clefs et du glaives que portent les deux apôtres, que l'on retrouve d'ailleurs sur la lettrine du Ps. 38 (39), f. 55r. On observe ce goût de la mise en scène dramatique dans de nombreux manuscrits de la même époque, tels un épistolier à l'usage de Cambrai daté de 1266 (Cambrai, Bibliothèque municipale, Ms 0190, f. 82v), et un autre, à l'usage de Langres de la fin du XIIIe siècle, conservé à la Bibliothèque municipale de Chaumont (Ms 0020, p. 129).
La présence d'une miniature représentant saint François d'Assise prêchant aux oiseaux (f. 104v), suggère la proximité de ce manuscrit avec l'ordre franciscain, actif à Bruges et à Gand dès 1225. Le fait que saint François soit nimbé nous invite à situer la production du psautier dans les décennies suivant sa canonisation (1228), ce qui confirme une datation dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Le personnage endormi à ses pieds apparaît sous des traits identiques dans un Psautier-heures à l'usage d'Arras, réalisé vers 1275, de la Bibliothèque Czartoryski à Cracovie (Ms. 3466).
Tout aussi intéressante est la miniature du f. 123r, qui représente deux Dominicains reconnaissables à leur habit blanc et noir. La croix et le livre nous incitent à identifier le personnage de droite comme saint Dominique de Guzmán. Il est visiblement accompagné ici de saint Pierre de Vérone, reconnaissable au fendoir par lequel il fut martyrisé - à moins que saint Dominique ne présente lui-même à son disciple l'instrument de son futur martyre, ce que suggère sa position dominante dans la composition. La présence du fondateur de l'ordre des Prêcheurs, canonisé en 1234, et de l'un des grands prédicateurs de l'ordre, canonisé en 1253, confirme en tout cas la datation du manuscrit envisagée jusqu'ici.
Deux feuillets illustrés vendus à Drouot en 1971 appartenaient vraisemblablement à notre Psautier, présentant des dimensions identiques et un style attribuable au même peintre. Les deux miniatures, à pleine page, représentaient la Crucifixion et la Pentecôte, deux images ici absentes : il faut donc imaginer que le cahier de miniatures à pleine page comprenait un cycle complet de la vie du Christ.

Dix lettrines historiées peintes sur fond d'or mettent en valeur les sections internes du Psautier. Ornées de scènes de martyres, de miracles et de figures de saints, elle présentent des liens étroits avec les textes qu'elles précèdent. Le cycle s'ouvre avec une lettrine à pleine page représentant la Résurrection du Christ et de sa Descente aux enfers (f. 12v), deux scènes réunies et superposées dans les boucles du B formant l'initiale du Ps. 1, " Beatus vir " (123×80 mm). Le choix de ces deux images est exceptionnel : les psautiers contemporains lui préfèrent en effet des représentations de David musicien et du combat contre Goliath, et le seul élément de comparaison attesté figure dans le psautier W 061 de la Chester Beatty Library.
Au f. 38r, la lettrine initiale du Ps. 27 (26) " Dominus illuminatio mea " contient une scène du martyre de saint Etienne (44×44 mm) : agenouillé en prière, vêtu de la dalmatique et du manipule des diacres, le saint est lapidé par un homme vêtu de brun qui lui lance des pierres dont une a déjà blessé sa tête ; un dragon mord l'initiale D et prolonge le décor le long de la marge supérieure. Au f. 55r, l'initiale du Ps. 39 (38) " Dixi : ''custodiam'' " accueille les figures des saints Pierre et Paul (44×44 mm), reconnaissables à la clef et au glaive qu'il portent ; une image qui s'adapte parfaitement au texte du psaume (" je garderai mes voies afin de ne pas pécher "), associé ici aux deux chefs des Apôtres, gardiens de la foi par excellence. Le début du Ps. 52 (51) " Quid gloriaris ", f. 69r, présente une splendide lettrine représentant le martyre de saint Laurent (46×46 mm), sur un grill placé au-dessus d'un brasier sur lequel un homme le maintient à l'aide d'une fourche ; la queue du Q initial forme le corps d'un dragon qui se prolonge le long de la marge inférieure. Au f. 71r, le Ps. 53 (52) " Dixit insipiens " débute avec une miniature du martyre de saint André (47×45 mm), maintenu par deux hommes sur une croix. Ces deux psaumes, qui condamnent l'inconduite des insensés, sont ainsi illustrés par le témoignage des martyrs face aux persécutions.
L'une des plus fines et des mieux conservées est sans contredit la lettrine qui inaugure le Ps. 69 (68) " Salvum me fac, Deus " (f. 85v). Le S initial est formé par le corps d'un grand serpent bleu, à tête d'oiseau crêté de rouge, dans lequel s'inscrit une femme en prière nimbée de rouge : il s'agit de sainte Marguerite d'Antioche, sortant miraculeusement du ventre d'un dragon qui, selon la tradition hagiographique, l'avait avalée. Cette lettrine présente des dimensions légèrement plus importantes que les autres (43×47 mm).
Au f. 105r, le Ps. 81 (80) " Exultate Deo " s'ouvre sur une lettrine (45×44 mm) montrant l'un des miracles de saint Nicolas de Myre : il offre, par la fenêtre de leur maison, des pièces d'or aux trois filles d'une homme ruiné qui projetait de les prostituer pour payer leur dot. L'initiale du Ps. 98 (97) " Cantate Domino " (f. 122v) est orné d'une scène de martyre où un saint, vraisemblablement l'évangéliste Jean, est ébouillanté (45×45 mm). La lettrine qui précède le Ps. 102 (101) " Domine exaudi ", au f. 125v, représente le roi David en prière, faisant écho au texte du psaume qui évoque l'affliction et la supplication du roi-prophète (40×42 mm). Enfin, l'initiale du Ps. 110 (109) " Dixit Dominus ", f. 142r, représente le Couronnement de la Vierge (43×44 cm). Le choix de cette dernière image illustre brillamment le psaume de la royauté du Christ, ici ordonné à une scène où il transmet sa propre royauté à sa Mère ; l'ensemble offre, dans une approche typologique chère à l'exégèse médiévale, une mise en perspective des textes de l'Ancien et du Nouveau Testament avec la tradition liturgique.
Le reste du décor est constitué de 166 lettrines peintes à l'encre d'or sur fond rouge et bleu filigrané de motifs blancs et prolongées par des décors marginaux terminés par des têtes d'animaux. Elles marquent le début de chaque psaume à partir du f. 21r, ainsi que les sections internes du Ps. 119 (118). Quelques-unes présentent des décors supplémentaires, telle la lettre C qui ouvre le Ps. 136 (135) " Confitemini Domino " (f. 166r) et dont le décor se termine par un buste de femme issant d'une corolle. Chaque verset est enfin introduit par une petite initiale, alternativement copiée à l'encre d'or sur fond bleu ou à l'encre bleue sur fond rouge ; elles s'inscrivent dans un espace de 5 mm de côté compris dans la m
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