VERLAINE (P.). Amour. Paris, Léon Vanier, 1888, in-12, maroquin bleu nuit, double filet doré autour des plats, dos à nerfs orné, doublure et gardes de soie mauve, sertie d’un jeu de filets dorés, couverture, tranches dorées (E. & A. Maylander).
Estimation :
2500 / 3500
Adjudication :
4700 €
Description
ÉDITION ORIGINALE de ce recueil poétique dédié à son fils Georges. Deuxième volet de son polyptique chrétien. Composé en 1887, l’ouvrage fut publié en mars 1888. Comme souvent, Verlaine (1844-1896) y adjoignit quelques pièces écrites dès 1875 qui étaient restées à l’écart des recueils précédents. À sa parution, Théodore de Banville le célébra : « Vous avez fait un prodige... vous avez grandi sans cesse. » Avec Sagesse (1881) et Bonheur (1891), il forme un triptyque voué à l’amour divin. Précieux exemplaire offert par l’auteur au compositeur Emmanuel Chabrier, avec cet amical envoi : à Emmanuel Chabrier Bien affectueusement P. Verlaine Emmanuel Chabrier (1841-1894), auteur de nombreux opéras, pièces pour piano et chansons, rencontra certainement Verlaine chez la marquise de Ricard, puis chez Nina de Villars. Le compositeur se servit, pour sa partition de L’Étoile, d’un scénario d’opérette donné par Verlaine et les paroles de La Chanson du Pal passent pour être aussi l’œuvre de celui-ci. Dans Amour, le poète lui dédie un poème-hommage, À Emmanuel Chabrier (pp. 87-88) : « Chabrier, nous faisions, un ami cher et moi / Des paroles pour vous qui leur donniez des ailes, / Et tous trois frémissions quand, pour bénir nos zèles, / Passaient l’Ecce deus et le Je ne sais quoi. […] ». Il sera repris dans Dédicaces, en 1890. L’exemplaire a été relié avec soin par Émile et André Maylander. Dimensions : 179 x 114 mm. Provenances : Emmanuel Chabrier ; Daniel Sicklès (Cat. II, 28-29 novembre 1989, n° 536). Vicaire, VII, 994 ; Montel (Fr.), Bibliographie des œuvres de Verlaine, H. Leclerc, 1924, pp. 42-46 ; Galantaris (Chr.), Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, Collection Édouard-Henri Fischer, Paris & Genève, 2014, pp. 145-148 et 173, nos 108-109 ; Buisine (A.), Verlaine. Histoire d’un corps, Tallandier, 1995, pp. 78, 106, 122 et 139 ; Fléty, p. 125.
