Lot n° 319
Sélection Bibliorare

François d’Orléans, prince de JOINVILLE (1818-1900) fils de Louis-Philippe ; vice-amiral. 92 L.A. ou L.A.S. (la plupart signées des initiales ou de son paraphe), Claremont, Twickenham, Laeken, Paris, Chantilly etc. 1851, 1867-1869 et 1878, à...

Estimation : 3000 / 4000
Adjudication : Invendu
Description
Philippe-Victor Touchard ; 447 pages formats divers, surtout in-8, quelques adresses.
Importante correspondance à son ancien aide de camp, fidèle homme de confiance et futur vice-amiral (1875) et député orléaniste (1877-1879). Nous ne pouvons en donner ici qu’un bref aperçu de ces lettres souvent longues, d’un grand intérêt politique. L’amicale confiance du prince de Joinville en Touchard peut s’expliquer par des liens de parenté ; selon la tradition familiale, Touchard serait le fils naturel de François Ier, roi des Deux-Siciles, donc le neveu de Marie-Amélie et le cousin germain de Joinville.1851. Commentaires sur le virage impérial. Le débat à la Législative sur la révocation de Changarnier de son double commandement réjouit Joinville : « le Président est démasqué », et le talent de Thiers « sans borne » (21 janvier)... « La France entière est dans la main du Président et de ses agents. [...] après avoir joué à la révolution en 1848 nous jouons au despotisme en 1851 » ; inconscience et lâcheté des Français (28 janvier)... Approbation donnée au comte de Chambord (24 février)... Rêve de réunir les partis monarchiques sur le terrain de 89 (6 mars)... Déploration du « gâchis politique » en France, observations sur les changements au Portugal (14 mai)... Analyse du rôle « décisivement mauvais » que pourraient jouer les légitimistes ; « la France marchera en paix vers le précipice » (23 mai)... Révision de la Constitution, accalmie dans les rumeurs de coup d’État, mais « Louis Napoléon ne s’en ira pas » (24 sept.)... « Nous sommes à la disposition du pays si le pays nous fait appel. Mais d’ici là nous ne voulons pas nous mêler à la guerre des partis, nous ne voulons pas qu’on nous fasse parler, qu’on se serve de nos paroles… pour influencer les événements » (4 octobre)... Entente entre lui-même et Thiers face à l’« audace insolente et outrecuidante » du Président (15 oct.)... La mort enlève à Chambord sa conseillère, la duchesse d’Angoulême, mais le prince est plus sage que son parti (24 oct.)... Formation d’un nouveau ministère (28 oct.)... « La famille d’Orléans ne verse ni à gauche ni à droite. Elle attend avec quelques amis fidèles avec qui elle est en communauté d’idées et de sentiments si le pays qui fait une expérience de gouvernement avec M. Louis Bonaparte n’y trouve pas ce qu’il cherchait ; s’il se désabuse du Bonapartisme, il trouver les Princes d’Orléans, [...] respectueux de la souveraineté nationale et dévoués aux intérêts du pays, bleus en un mot » (2 novembre)... Longue analyse à l’approche de la « crise de 1852 » : il est question de la « girouette de Président », du duc de Broglie, des rouges et des leurs (10 nov.)... Analyse du coup d’État à venir (23 nov.)... Réaction au coup d’État : « Le succès du président n’a tenu qu’à un fil et le moindre souffle eut pu faire tourner le vent d’un autre côté et l’eut fait souffler avec la même violence. Mais enfin il y a succès complet ratifié par l’immense majorité du pays. Dieu veuille que notre pauvre France y trouve son compte. Elle y trouvera probablement une certaine durée de tranquillité que je crois pour ma part assez longue » (27 décembre)… 1867. Commentaires sur l’Empire qui « va mal », et analyse de la politique des voisins européens (1er octobre)...1868. Sur les préparatifs de guerre de la France, et la rupture entre Napoléon III et Plon-Plon (21 janvier)... « L’Empire est malade », et la dotation héréditaire « une absurdité » (11 mars)... Affaires du Brésil (14 mars-9 avril)... Sur les risques de guerre en Europe, l’Empereur y étant entraîné, comme le dit le Prince Napoléon, « par le pire des mécontentements celui de lui-même » (14 octobre)...1869. Analyse de la situation en Europe (3 février)… Sur les affaires d’Espagne (7 mars)... Tel est l’état de l’opinion en Europe que « pour tenir compte de Bismarck ou des demandes machiavéliques des Autrichiens, tout le monde dit : sous la France nous aurions la paix et la prospérité » (18 mars)... Exploits militaires de ses fils en Styrie (8 octobre)… Sur la prochaine nomination du gouvernement libéral d’Émile Ollivier qui ne parviendra pas « à rajeunir, transformer l’Empire et rendre confiance au pays » (24 novembre)…1878. Il serait « si facile à la France d’avoir un rôle prépondérant » (1er mars)... – Sur l’affaire de Gallipoli, les Anglais et les Russes… – L’Exposition… – Sur la protestation des Droites : « Avant tout, il faut rester conservateur et avec les conservateurs. Le seul avenir est là »… Etc.Le prince de Joinville parle aussi longuement de lui-même, de sa santé, de ses voyages, de sa propre famille (femme et enfants), de la mère « la Reine », de ses frères, son beau-frère Léopold, sa belle-sœur la duchesse d’Orléans, etc. On rencontre aussi les noms de familiers ou fidèles tels qu’Asseline, Baudin, Berryer, Fain, Fauvel, La Roncière, R. de Montmorency, Piscatory, P. de Ségur, etc.
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