Lot n° 326
Sélection Bibliorare

ERNST (Max) – MAN RAY – CREVEL (René). Mr. Knife and Miss Fork. Translated by Kay Boyle. Illustrated by Max Ernst. Paris, The Black Sun Press, 1931.

Estimation : 12 000 / 15 000 €
Adjudication : 15 000 €
Description
In-12, cartonnage toilé noir, plats encadrés d’un double filet doré et ornés en leur centre d’un médaillon central réalisé d’après un dessin de Max Ernst, dos orné, tête dorée (Reliure de l’édition).


Édition originale en anglais du premier chapitre du roman Babylone, illustrée de 19 photogrammes originaux de Man Ray (250 x 190 mm), tirages argentiques hors texte d’après des frottages de Max Ernst, réalisés en collaboration avec Man Ray dans l’atelier de ce dernier. Chacun est précédé d’une serpente imprimée en rouge.

Un des 50 premiers exemplaires contenant un des photogrammes signé par Max Ernst et portant la signature autographe de René Crevel sur la page de faux-titre.

La reliure de l’édition des 50 exemplaires de tête est rehaussée à la gouache par Max Ernst.

De toute rareté. Le tirage à 250 exemplaires est vraisemblablement surestimé.

Au début des années 1930, Max Ernst et Man Ray, tous deux pionniers dans leur quête perpétuelle de nouvelles techniques artistiques, étaient déterminés à maîtriser un processus permettant de transposer des dessins réalisés via la technique de frottage d’Ernst sur du papier photographique, sans recourir à l’appareil photographique. D'abord utilisé par Ernst en 1925, le frottage était réalisé en apposant des feuilles de papier sur un matériau texturé puis frotté au crayon afin de produire des images mystérieuses et abstraites de la surface sous-jacente. Après plusieurs jours d'essais et d’erreurs, ils maîtrisèrent le processus : le frottage sur du papier fin et transparent pouvait être directement apposé sur un papier photographique et exposé à la lumière. Le papier transparent permettait à la lumière d’interagir avec le papier photographique, là où il n’y avait pas de coup de crayon. Les images réalisées grâce au processus du photogramme, des photographies créées sans appareil, étaient proches du cliché-verre pratiqué au XIXe siècle. Le frottage sur papier fin servait de "négatif" et le tirage obtenu à partir d’un inversement de tons produisait une composition spectaculaire sur fond noir, accentuant le caractère hallucinatoire et fantastique des compositions d’Ernst.
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