Lot n° 187

CHINE. Nicolas RAUX (1754-1801) lazariste, supérieur de la mission française à Pékin, mathématicien et savant. L.A.S., Pékin 15 novembre 1788, à M. de La Tour ; 3 pages in-4 (bords un peu effrangés).

Estimation : 500 / 700
Adjudication : 800 €
Description
Lettre du supérieur de la mission française en Chine, reprise par les Lazaristes en 1785 à la suite de l’abolition de la Compagnie de Jésus (1773), par le vœu de Louis XVI et avec la bénédiction du Pape. Il y est question des savants jésuites Joseph Amiot (1718-1793), Jean-Joseph Ghislain (1751-1812) et François Bourgeois (1723-1792), ancien supérieur de la mission, devenu administrateur de ses biens, ainsi que des quatre jésuites qui évangélisaient la province : Léon Baron (1738-1784), J.-B. de La Roche (1704-1785), Pierre Ladmiral (1723-1784), Mathieu La Mathe (1723-1786). Raux nomme aussi les jésuites chinois Louis Ko (?-?) et Étienne Yang (1733-1798 ?). Une note indique que cette lettre passa par Henri-Léonard Bertin (1720-1792, ministre d’État, correspondant du Roi et de l’Académie des sciences auprès de la mission).Depuis « la dernière persécution », les missionnaires sont extrêmement gênés pour l’envoi de leurs lettres, mais ils ont reçu les caisses et M. Bourgeois a remis les étrennes, tant pour lui-même que pour M. Ghislain et le Père Joseph. « La paix, l’union et la concorde continuent de régner entre Mrs nos anciens et leurs successeurs. Tous les biens de la Mission, existants à Peking sont réunis, et ne forment plus, comme du tems de la Compagnie de Jesus, qu’une seule et même masse. Nous avons repris l’œuvre des Missions dans les chrétientés des environs de cette capitale. M. Yang qui a porté la chaîne pour la cause de J.S. a déjà fait cette année une excursion apostolique dans la Tartarie, et à Suen-hoa fou. Cependant nos Missions du Hou-kouang et du Kiang-si sont dépourvues d’ouvriers apostoliques. M. Baron est mort ; M. La Roche est mort, et on croit qu’il a été martyrisé. M. L’Admiral est mort ; enfin l’infatigable missionnaire, M. La Mathe est mort aussi dans l’exercice de son ministère. Mr Ko que vous devez connoître aussi bien que M. Yang, reste seul pour faire la besogne de six ou sept. J’attends du monde de France. Nous avons ici un petit séminaire composé de 15 élèves chinois. Deux pourront être ordonnés dans un an ou deux. Je me suis mis à apprendre le tartare. Je commence à me tirer d’affaire : j’envoye à M. Bertin un petit essai de mon travail en ce genre. Je suis fort occupé ainsi que le P. Bourgeois »...On joint une L.S. de J.P. Abel-Rémusat, secrétaire de la Société Asiatique, 1822.
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