Lot n° 76

Joe BOUSQUET. 1897-1950. Écrivain poète.2 L.A.S. dont à Georges Hugnet. Carcassonne 1940-1949. 12 pp. in-8, joint une enveloppe & 2 Manuscrits autographes. S.d. 8 ff. in-8 et 3 ff. in-4. Correspondance littéraire évoquant le mouvement...

Estimation : 1 000 / 1 500 €
Adjudication : 1 300 €
Description
surréaliste.

À Georges Hugnet, juillet 1940, sur l’achat de livres qu’il va faire relier et parlant de ses amis surréalistes. Il donne des nouvelles de René Nelli et de Suzette Ramon, en qui il croit vraiment, et énonce le principe qui guide sa collaboration aux revues littéraires. Il complimente longuement Hugnet pour le numéro 2 de L’Usage de la parole, heureux d’y avoir lu des textes de Dali, Leonora Carrington et des surréalistes belges comme Magritte, Marien et Dumont. À Jean Rousselot, février 1949. Bousquet le félicite pour son poème [paru dans la revue L’Age nouveau] : (…)
Pourquoi, vous qui réussissez comme personne, à matérialiser ce qui veut être, à rendre le réel surréel, en lui ajoutant cette part en pleurs dont son efficacité disait l’absence, (…) pourquoi, naïvement, avec trop d’humilité, employer encore le mot : rêve. Le pas poétique est accompli quand certains mots sont devenus caducs : le mot poésie : le mot amour. Il envisage lui aussi une possible collaboration à L’Age nouveau, et si ses contes ne le satisfont pas encore, il pourra envoyer des articles sur Eluard, Jarry, Breton et des extraits du livre sur Max Ernst qu’on vient de lui commander. Il y a aussi des poèmes en prose. Mais surtout… des révélations de mes Journaux intimes. Je suis là, je les relis, je m’interroge devant elles (…).-

Copie autographe sur 8 feuillets à l’encre violette, signée "Aimée" [Marguerite Anzieu], de plusieurs fragments de Sauf votre respect et du Détracteur, romans inachevés de celle qui fut la patiente de Lacan : (…) J’éparpillle des brassées de stellaires, d’yeux, de joncs sur l’eau, aussitôt mes fleurs ont des jambes, leurs couleurs se mêlent, on dirait la traîne d’une robe descendue du ciel (…).
Conquérir, comme on sent ces mots, jusque dans les plantes, vivre près du ciel (…)
Dans le torrent, la vérité coule de source et le ciel concentre sa colère, le jour se disperse, le ciel et la terre, lampadophores, s’harmonisent (…).-

Manuscrit autographe, dédié "À Sylvie".
Beau monde où la lumière est la parabole du don de chair (…)
Ce que l’amour a traversé entre les feuilles et les eaux tous les fantômes des caresses quand mon regard devint la chair de ce qu’il aime et que rien de lui ment. Mon cœur est enterré dans ce qui les éloigne, comme il a sa prison dans ce qu’il lie mes jours. Femme, je croie vers toi à travers ce qui passe. Pour que mon corps soit mon secret, comme le tien (…).

Poème en prose, avec variantes, paru sous le titre "L’Aveugle de l’aube", (Gallimard, 1947).
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