Lot n° 280

PAOLI (Pasquale). Lettre autographe signée à Luigi Battesti. Monastère d'Orezza, 16 août 1794. 1 p. in-4, petites brûlures d'encre à la signature, document doublé.

Estimation : 6000 / 8000
Adjudication : 6100 €
Description
► Forte lettre dans laquelle Paoli annonce l'arrestation de Robespierre et voue à l'enfer les Corses terroristes.
Homme des Lumières, franc-maçon attaché aux idées libérales, hostile à l'absolutisme, Pasquale Paoli avait d'abord salué l'avènement de la Révolution et considéré comme un honneur que la Corse soit alors rattachée à la France, mais l'évolution de la République vers un régime de Terreur l'en détacha absolument.

« Vi rimando i vostri raccomandati. Meglio non possono fare che di gettarsi a mani del Governo, ed implorarne la sua misericordia. La vostra intercessione sarà un gran titolo per farglela ottenere.
In quanto a voi, i vostri meriti sono cosi bene conosciuti, che nessuno penserà mai a lasciarli indietro ; ed io in particolare mi farò sempre un impegno di farli valere al suo giusto, e ne siate sicuro. Vi accludo una nota di notizie interessanti che publicherete, anzi vele segno in poche parole.

Il famoso Robespierre coi suoi fu denunciato, ed arrestato da un partito elevatosi contro di lui il 27 luglio alla Convenzione. Un partito a lui favoravole in Parigi vi si oppose, di maniera che vennero all'armi, ma i partiggiani di Robespierre furono vinti. Esso si uccise ; il fratello si precipitò da una finestra e la stragge fu grandissima fra quei scellerati.

La Provvidenza s'impegna a punire gli autori di tanti assassini. Io penso che i disgraziati Corsi, que lì hanno tradito la lora patria, riceveranno colà la pena dei lor delitti ; questa notizia importante, vela do per sicura, e la potete in conseguenza publicare... »

Traduction :
« Je vous renvoie les personnes que vous m'avez recommandées. Ils ne peuvent faire mieux que de se jeter entre les mains du Gouvernement, et d'implorer sa miséricorde pour cela.
Votre intercession sera un grand titre pour la leur faire obtenir.
Quant à vous, vos mérites sont si bien connus que personne ne pensera jamais à vous laisser pour compte ; et moi, en particulier, je me ferai toujours un devoir de vous faire valoir à votre juste valeur, et soyez-en assuré. Je vous joint une liste de nouvelles intéressantes que vous publierez, ou plutôt je vous les signale en peu de mots.

→ Le fameux Robespierre, avec les siens, a été dénoncé et arrêté par un parti qui s'est élevé contre lui le 27 juillet à la Convention. Un parti favorable à lui à Paris s'y opposa de manière qu'ils en vinrent aux armes, mais les partisans de Robespierre furent vaincus. Lui s'est tué ; son frère s'est défenestré et ce fut un très grand massacre parmi ces scélérats.
La Providence se fait une obligation de punir les auteurs de tant d'assassinats. Moi je pense que les Corses indignes qui ont trahi là leur patrie recevront là-bas la peine de leurs fautes ;

cette nouvelle importante, je vous la donne pour sûre, et vous pouvez en conséquence la publier... » Luigi Battesti, ancien inspecteur des milices corses, était depuis sa prime jeunesse un partisan convaincu de Pasquale Paoli et était traité amicalement par celui-ci.
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