Lot n° 3
Sélection Bibliorare

ARTAUD (Antonin)]. Environ 100 lettres adressées à Paule Thévenin. Belle correspondance concernant principalement l’édition des œuvres complètes d'Antonin Artaud.

Estimation : 4 000 - 5 000 EUROS
Adjudication : Invendu
Description

Amie proche de celui-ci dans ses dernières années, c'est Paule Thévenin (1918-1993) qui se chargea de la première édition de ses Œuvres complètes, vaste entreprise demeurée cependant inachevée (1956-1991, 26 volumes). – Althusser (Louis). Lettre autographe signée. 26 novembre 1974. « ... Je... veux vous dire, avec ma gratitude, mon admiration pour le travail d'édition que vous menez à bien – malgré toutes les difficultés possibles.... » 

Athanasiou (Genica). 25 lettres et cartes autographes signées. 1er mai 1948-28 mai 1966 et s.d. « Je suis profondément émue de trouver dès mon passage à paris les photos d'Antonin Artaud... Je suis très touchée d'avoir les dernières images de ce visage émouvant que j'ai tant aimé... » (Arras, 1er mai 1948). Etc. Comédienne d'origine roumaine, Eugenia Tănase dite Genica Athanasiou fut, de 1920 à 1927, la première et la seule femme à partager véritablement la vie d'Antonin Artaud, qu'elle avait rencontré dans la troupe de Charles Dullin. Joint, de la même, une carte autographe signée à son « cher Roger », probablement l'acteur et metteur en scène Roger Blin. – Deleuze (Gilles). 5 lettres autographes signées. 1981-1992. « ... Vous ne pouvez pas douter que vous avez mené une des entreprises les plus importantes de ce siècle pour la littérature. Je vous dis mon respect, mon amitié... » (Paris, 23 juin 1986). Etc. –

Leiris (Michel). 9 lettres autographes signées. 23 avril 1958-6 décembre 1987 et s.d. « J'ai lu avec émotion votre "autobiographie", qui est aussi un beau portrait d'Artaud (une image sensible et heureusement différente de celle exagérément sombre qu'on se fait trop souvent de lui... » (Paris, 30 mai 1986). L'écrivain et ethnographe Michel Leiris fut président de l'association des Amis d'Antonin Artaud. –

Nin (Anaïs). 37 lettres et cartes (soit 35 autographes signées, une autographe, et une signée), en anglais (24 d'entre elles) et en français (13 d'entre elles). 3 avril 1964-20 mars 1975. Une lettre avec enveloppe partiellement collée sur le texte. Passionnante correspondance concernant Antonin Artaud, mais aussi son œuvre littéraire à elle et la vie intellectuelle française et américaine. « My publisher in France suggested I write to you... à propos of Antonin Artaud. I know you have been editing his work, and I read the first volume with enormous interest. I knew Artaud well in 1933. I have letters from him. He was going to ded[i]cate Heliogabalus to me. I have made a portrait of him in my long diary which I am now editing for the future... My prose poem to which Artaud referred as bearing a resemblance to his [L']Art et la mort [paru en 1929] has been translated by Jean Le Gall and will be published together with english text soon. I have done a great deal to make Artaud known in America, and they have caught up with him twenty years later... » New York, 3 avril 1964). Etc.

Joint, 5 lettres, soit : une lettre à Anaïs Nin du poète Charles-Henri Ford, rédacteur en chef de la revue surréaliste View, une lettre à Paule Thévenin de l'éditeur Gunther Stuhlmann, ancien agent littéraire d'Anaïs Nin, 2 lettres à Paule Thévenin de Marie-Claire Van Der Elst, traductrice française du Journal d'Anaïs Nin, et une lettre signée à Anaïs Nin de Philippe Sollers au nom de la revue Tel Quel. Avec plusieurs coupures ou photocopies de presse de l'époque. – Paulhan (Jean). 28 lettres, soit 26 autographes signées et 2 signées. 15 mars 1948-12 mai 1966. « Merci de me l'avoir porté (et comme j'ai regretté d'avoir été absent hier soir). Peut-être Antonin Artaud a-t-il fait de meilleurs dessins – il n'en a sûrement pas fait de plus grave, de plus atroce, ni qui lui ressemblât mieux. Je ne l'ai pas vu, ces derniers temps, autant que je l'aurais voulu. Je craignais de l'importuner, ces questions d'argent sont horribles. Et nous avions eu tant de mal à l'arracher à Rodez, que je gardais la hantise que Rodez le reprît un jour... » (15 mars 1948). Etc. Joint, une lettre autographe signée de René Étiemble, une lettre autographe signée de la mécène Marguerite Chapin, princesse de Cassiano. –

Paz (Octavio). 2 lettres signées, en français. 20 août et 4 décembre 1963. « ... Au Mexique Artaud a été très ami d'une peintre mexicaine : María Izquierdo (la première femme de Tamayo). Je crois qu'il a logé chez elle pendant quelques mois. Artaud a écrit un petit texte sur la peinture de María que, beaucoup d'années plus tard, j'ai lu chez Guy Lévis-Mano. La seule fois que j'ai parlé avec Artaud, un peu avant sa mort, (une rencontre d'hasard dans le Bar Vert) en sachant que j'étais mexicain, il m'a parlé avec exaltation de María Izquierdo et il m'a raconté qu'à Rhodez on lui avait volé quatre tableaux d'elle... » (20 août 1963). Etc.

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