Lot n° 331

PONCELET (Le Père Polycarpe). La Chimie du Goût et de l’Odorat, ou principes pour composer facilement, et à peu de frais, les liqueurs à boire, et les eaux de senteurs. Paris, Imprimerie Le Mercier, 1755. Petit in-8, XXVI-390 pages et 1...

Estimation : 600 / 800
Adjudication : 1 000 €
Description
feuillet, veau fauve marbré, dos à nerfs très bien orné de fleurons dorés, tranches rouges (reliure de l’époque).
Édition originale du premier livre de l’auteur. Frontispice gravé par G. Audran et 6 planches gravées sur cuivre, non signées. Toute l’œuvre du père Poncelet est remarquable, en particulier ses trois ouvrages concernant le froment, qui ont fait l’admiration de l’abbé Rozier. Son excellent traité de l’éducation des enfants laisse à penser qu’il fut précepteur ; on ne sait rien de lui, sinon qu’il fut recollet, c’est à dire franciscain réformé. Son autobiographie est géorgique : « je me suis retiré dans une paisible solitude ; c’est là qu’inconnu et ignoré de l’univers entier, moi seuil, absolument seul, sans compagnons, sans domestiques, sans témoins, j’ai labouré la terre, semé... fait du pain...J’en excepte néanmoins quelques vaisseaux chimiques, un crayon... » Dieu sait ce qui a pu germer dans le cerveau de cet illuminé scientifique et solitaire. Inventeur du « pèse-liqueurs de proportion », il eut aussi le premier l’idée de faire dégénérer pendant plusieurs années des semences de froment, puis de les ramener à la perfection en manipulant les plants ; il inaugure ainsi ce que fit un peu plus tard Mustel, le maire de Bernay, pour la pomme de terre bien avant les « travaux » de Parmentier. Ce sont les pères de la manipulation génétiques. Le corps de l’ouvrage est constitué par un très grand traité de la distillation entièrement empirique : infusions, couleurs ; eau-de-vie et esprit de vin ; utilisation des épices, des fruits des graines ; ratafias et fruits à l’eau-de-vie ; odeurs et huiles essentielles... Suivi d’un dictionnaire et d’un vocabulaire. Très bel exemplaire dans une reliure d’époque signée « C » au dos. Ex-libris d’Edouard Nignon, le grand Cuisinier. Vicaire 171, Robert Viel 263, Simon G.1212.
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