Lot n° 337

SAND George (Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite) [Paris, 1804 Nohant, 1876], romancière française

Estimation : 300 - 500 EUR
Adjudication : 350 €
Description
Lettre autographe, signée «George», adressée à Eugène Pelletan. [Nohant, fin août 1841]; 4 pages in-8°.
«Mon cher Pelletan, je crois bien que toutes réflexions faites, nous pouvons accepter les 1000 frs que Mme Souverain offre de solder au nom de son mari, moyennant qu'elle promettra toujours en son nom la régularisation de l'affaire suivant les bases que j'ai posées, c'est à dire la signature du petit traité dont je vous ai envoyé le modèle. Veuillez à cela je vous en prie. Touchez la somme ronde et remettez le manuscrit de Melchior. Vous payerez tout de suite avec cet argent mon loyer qui monte à 630 et remettez 200 frs à M. Agricol Perdiguier lorsqu'il vous présentera un petit mandat signé de moi. Il vous rester encore quelque argent, vous payerez le relieur Marion et vous garderez enfin l'excédent pour les mêmes emplettes que je pourrais vous demander. S'il y avait de quoi payer une autre petite dette que j'ai, je vous en indiquerai l'emploi. Vous me direz ce qui vous reste, Marion payé. Il me semble que sa note de doit pas s'élever à plus de 40 ou 50 frs. Demandez lui donc s'il n'a pas un volume seul de Valentine, en vélin que je l'aurais chargé de relier ainsi qu'une dernière Aldini. Vélin aussi. Ces deux volumes me manquent, et je suis presque sûre de les lui avoir remis. Sinon, ils doivent être chez moi dans quelque armoire. Pardon de vous ennuyer de ces bêtises lorsque vous êtes malade et immergé sans doute plus sérieusement de vos souffrances. Donnez moi de vos nouvelles et dites-moi que vous êtes mieux. J'ai bon espoir pour vos affaires. Il me semble qu'en adoptant une ligne d'idées et en la suivant vous devez faire quelque chose de bon. L'expression vous l'avez.
Voulez-vous mettre votre petite fille en nourrice dans notre village ? Elle y sera bien, nous vous trouverons une bonne femme, il y en a encore dans notre beau pays. Je la surveillerai, et en mon absence mon frère et mon ami Papet qui est un bon médecin et d'un grand coeur, lui donneront toute l'attention et tous les soins désirables. Lors même qu'elle n'aurait plus besoin de lait, un ou deux ans passés aux champs avec le régime des paysans aisés lui feront une bonne constitution, la chose première dont il faut se préoccuper pour les enfants. Si cela vous convient amenez nous la. Mais prévenez moi pour que je trouve la nourrice. Bonsoir, mon cher Pélican, à vous de coeur, George.»
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