Lot n° 11

ANOUILH Jean (1910-1987) Manuscrit autographe signé sur COLETTE [Janvier 1953], 3 pages in-4 avec corrections, à l'encre bleue sur papier (traces de pliures). HOMMAGE A COLETTE pour son 80e anniversaire, pour Le Figaro Littéraire du 24 janvier...

Estimation : 500 - 700
Adjudication : 715 €
Description
1953. «Madame Colette, puisqu'on vous cueille un gros bouquet pour fêter votre anniversaire je ne voudrais pour rien au monde ne pas y mettre ma petite fleur. D'autres vous apporteront, dans un de ces élégants coffrets de faux cristal que les hommes ont appris à faire, l'orchidée inquiétante et coûteuse [...], la rose parfaite, ronde, parfumée, charnue, habillée chez Dior. J'ai le goût des filles et des fleurs plus sauvages et j'imagine parfois que, malgré votre voluptueuse science, vous l'avez aussi [...] Moi je veux seulement vous dire qu'à travers les années - une vie, une seconde - qui nous séparent et qui devraient pourtant me forcer au respect, si je suis depuis toujours irrespectueusement amoureux de vous, c'est parce que vous n'êtes pas du tout une femme convenable, Madame Colette - c'est parce que vous êtes la fière impudeur, le sage plaisir, la dure intelligence, l'insolente liberté: le type même de la fille qui perd les institutions les plus sacrées et les familles; celle que les gens bien qui vous fêtent défendent à leur fils d'épouser - un vrai voyou [...]». L'on joint une lettre autographe signée avec envoi à Maurice Noël, le priant de transmettre à Colette le manuscrit au cas où on ne le publierait pas (1 page in-4, encre bleue sur papier). Autograph manuscript signed on COLETTE [January 1953], 3 pages in-4 with corrections, in blue ink on paper (traces of folds). HOMMAGE A COLETTE for his 80th birthday, for Le Figaro Littéraire of January 24, 1953. "Madame Colette, since we are picking you a big bouquet to celebrate your birthday, I would not want for anything in the world not to put my little flower in it. Others will bring you, in one of those elegant faux-crystal boxes that men have learned to make, the disquieting and expensive orchid [...], the perfect rose, round, fragrant, fleshy, dressed in Dior. I have a taste for girls and wilder flowers, and I sometimes imagine that, despite your voluptuous science, you have a taste for them too [...]....] I only want to tell you that over the years - one life, one second - that have separated us and that should force me to respect you, if I have always been disrespectfully in love with you, it is because you are not a suitable woman at all, Madame Colette - it is because you are the proud shamelessness, the wise pleasure, the hard intelligence, the insolent freedom: the very type of girl who loses the most sacred institutions and families; the one whom the good people who celebrate you forbid their son to marry - a real thug [...]...]». An autograph letter signed and sent to Maurice Noël is enclosed, asking him to forward the manuscript to Colette in case it is not published (1 page in-4, blue ink on paper).
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