Les collections ARISTOPHIL • 33 • LITTÉRATURE - BORIS VIAN ET LES MAUDITS • par AGUTTES. MARDI 17 NOVEMBRE 2020 à 14h00 Aguttes Neuilly. Attention Vente régulée : A huis clos et en live ; Les mesures sanitaires Covid-19 nous ont contraints de modifier les lieux et modalités de vente ainsi que la tenue des expositions publiques. Nous sommes à votre disposition pour toute demande d’envoi de scans ou de photos des lots. vous pouvez enchérir via la plateforme Drouot Live (+1,5 % HT) Avec INSCRIPTION, par téléphone ou sur ordre d’achat ferme Ou enchères téléphoniques en envoyant directement votre demande d’ordre ou votre réservation de ligne à l’étude téléphone : + 33 (0) 1 47 45 91 59.

Mardi 17 novembre 2020

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GAUGUIN Paul (1848-1903) — Lettre autographe signée adressée à Camille PISSARRO — S.l.n.d. [1882]. — 2 pages ¼ in-12 à l'encre sur un double feuillet de vélin ivoire (pliures).

Estimation : 8000 - 10000
Adjudication : 12 350 €
Description
«Mon cher Pissarro,
Vos ordres seront fidèlement exécutés et vos tableaux seront portés chez lui; j'y vais ce soir (pour m'entendre avec lui à ce sujet. Je ne compte guère vous voir que vers le 21 de ce mois.
L'exposition Renoir a un peu moins de monde que celle de Claude Monet; j'ai vu hier chez mon beau frère un critique d'art norvégien qui trouvait qu'on devrait mettre un tableau de Claude Monet au Luxembourg- Je vous envoie une petite chose de Théodore de Banville est ce du mouvement dont on parle ou d'un homme en particulier ? Monsieur Arosa a été enterré jeudi j'ai reçu une lettre de faire part pour vous confiée à mes soins (on ne savait pas votre adresse). Je ne vous l'envoie pas, c'est inutile mais je vous préviens pour que vous envoyiez votre carte, comme moi du reste qui n'y suis pas allé. Vous avez eu une série de beau temps. J'espère que vous avez pu travailler tout à votre aise. Et votre dîner s'est il bien passé vous ne m'en parlez pas. Le syndicat s'est il formé avec les inamovibles et a-t-on décrété la mort des jaunes Quid ? [...]».

Cette lettre de Gauguin à son ami le peintre Camille Pissarro a été écrite en 1882, année de la septième exposition impressionniste à la galerie Durand-Ruel à Paris. Les deux peintres se sont rencontrés en 1874 par l'intermédiaire de l'agent de change Gustave Arosa dont le décès est évoqué dans cette lettre. Ce dernier avait été en 1867 le tuteur de Paul Gauguin, devenu orphelin à l'âge de 19 ans. Il l'avait ensuite aidé à devenir à son tour agent de change et lui avait fait rencontrer sa future épouse la danoise Mette Gaad. À la fin de sa lettre, Gauguin évoque justement un diner de l'Union des peintres que Pissarro, son ainé et maître qui avait participé à la révolution de 1848 et était toujours animé d'idéaux socialistes sinon anarchistes, avait créé en 1873. Gauguin ironise avec respect en demandant «si l'on a décrété la mort des jaunes».

Signed autograph letter addressed to Camille PISSARRO S.l.n.d. [1882]. 2 pages ¼ in-12 in ink on a double sheet of ivory vellum (folds). "My dear Pissarro, Your orders will be faithfully carried out and your paintings will be taken to his house; I am going there tonight (to reach an agreement with him on this subject). I do not expect to see you until about the 21st of this month. The Renoir exhibition is a little less crowded than Claude Monet's; I saw yesterday at my brother-in-law's house a Norwegian art critic who thought that we should put a painting by Claude Monet in Luxembourg - I'm sending you a little something from Theodore de Banville is this movement we're talking about or a man in particular? Mr. Arosa was buried on Thursday and I received a letter to inform you that he was entrusted to my care (we did not know your address). I am not sending it to you, it is useless, but I am warning you so that you send your card, as I did not go there. You have had a series of good weather. I hope you were able to work in comfort. And your dinner went well, you don't tell me about it. Did the union form with the tenured ones and was the yellow Quid decreed dead? [...]». This letter from Gauguin to his friend the painter Camille Pissarro was written in 1882, the year of the seventh impressionist exhibition at the Durand-Ruel gallery in Paris. The two painters met in 1874 through the intermediary of the stockbroker Gustave Arosa, whose death is mentioned in this letter. The latter had been in 1867 the guardian of Paul Gauguin, who had become an orphan at the age of 19. He then helped him to become a stockbroker and introduced him to his future wife, the Danish Mette Gaad. At the end of his letter, Gauguin refers to a dinner of the Union of Painters that Pissarro, his eldest son and master who had participated in the 1848 revolution and was still animated by socialist if not anarchist ideals, had created in 1873. Gauguin respectfully ironically asked "if the death of the yellows has been decreed".
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