Lot n° 1212

THOMAS Ambroise (1811-1896). — MANUSCRITS MUSICAUX autographes de récitatifs et musiques additionnelles pour Mignon (1866) ; 115 pages in-fol. (cachets encre des Archives Heugel).

Estimation : 6 000 - 8 000 €
Adjudication : Invendu
Description
Important dossier sur le remaniement de Mignon en opéra.

Mignon, opéra-comique en 3 actes d’Ambroise Thomas, sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré d’après Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister de GOETHE, fut créé à Paris, à l’Opéra-Comique, le 17 novembre 1866, avec Célestine Galli-Marié (Mignon), Marie Cabel (Philine), Léon Achard (Wilhelm), Charles Bataille (Lothario), et remporta aussitôt un très grand succès, atteignant la centième représentation en moins d’un an, et rapidement joué à travers toute l’Europe :
Anvers et Bruxelles en 1867, Genève, Weimar et Vienne en 1868, et Londres le 5 juillet 1870 à Covent Garden, avec Christine Nilsson dans le rôle-titre. C’est, semble-t-il, pour ces représentations londoniennes, données en italien, qu’Ambroise Thomas transforma son opéra-comique en opéra, supprimant les textes et dialogues parlés par des récitatifs, composant des musiques de danses et des airs supplémentaires ; et c’est sous cette forme avec récitatifs que Mignon est généralement donnée de nos jours.

La jeune Mignon est une enfant trouvée, maltraitée par des bohémiens, à qui elle est rachetée par le jeune et riche Wilhelm Meister, amant de la comédienne Philine. Il l’emmène avec lui, en l’habillant en page. Mignon s’attache à son sauveur et devient bien vite jalouse de Philine ; elle pousse le vieux Lothario, chanteur itinérant un peu fou, à mettre le feu au château où se trouvent Wilhelm et Philine pour une fête. Wilhelm sauve Mignon des flammes, et prend conscience de son amour pour elle ; il l’emmène en Italie, dans un château qui appartenait jadis à Lothario, marquis de Cipriani, qui reconnaît alors en Mignon sa propre fille, Sperata, que des bohémiens avaient enlevée ; malgré une dernière tentative de Philine, Wilhelm et Mignon s’avouent leur amour, et tout s’achève dans le bonheur.

Cet ensemble de manuscrits, en partition d’orchestre, est écrit à l’encre brune sur papier Lard-Esnault à 24 lignes, en feuillets, classés sous des chemises ; il comprend :
ACTE I (84 p.), récitatifs ;
ACTE II (105 p.), récitatifs ;
Introduction de Mignon, « Ritournelle entre les deux strophes », pour l’air de Lothario au début du 1er acte, chanté par Jean-Baptiste Faure à Londres (1 feuillet) ;
Forlane, dansée (30 p.) ;
« 2de version italienne page 308 » pour l’acte III (1 f. au crayon recto-verso) ;
Styrienne – rondo, air de Mignon, 2e strophe : « Un beau jour tout triomphant »… (acte II, 22 p.) ;
1 feuillet double de corrections au crayon ;
Air N° 7, 2e acte, air de Philine : « À merveille, j’en ris d’avance ! »… (48 p. avec corrections) ;
Rondo-gavotte, air de Frédérick : « C’est moi, j’ai tout brisé »… (2e acte, 18 p.).

─ Discographie :
- Marilyn Horne, Alain Vanzo, etc., Philharmonia Orchestra, dir. Antonio de Almeida (Sony 1998).
Partager