Lot n° 111 
Sélection Bibliorare

CONSTITUTION FRANÇAISE (La), présentée au Roi par l'Assemblée Nationale le 3 septembre 1791. …

Estimation : 5 000 - 6 000 EUR
Adjudication : 15 000 €
Description
CONSTITUTION FRANÇAISE (La), présentée au Roi par l'Assemblée Nationale le 3 septembre 1791. Paris, Baudouin, 1791. In-4, maroquin rouge, double encadrement de roulettes et de filets dorés avec fleurons d'angles, réserve centrale couverte d'un poème révolutionnaire en quatre quatrains, deux sur chaque plat, composé en lettres capitales dorées, dos lisse orné de lyres dorées, filets sur les coupes, dentelle intérieure, tranches dorées, chemise et étui modernes gainés de maroquin rouge orné au dos de lyres et de filets dorés (Reliure de l'époque). Édition originale de la première constitution française, « l’un des monuments politiques les plus vénérables de l’histoire de l’humanité », selon Pierre Larousse.
Cette première édition, publiée par François-Jean Baudouin, imprimeur de l'Assemblée nationale qui était par ailleurs député suppléant à l'Assemblée constituante, est datée du 5 septembre 1791 à l'achevé d'imprimer, deux jours seulement après que le texte constitutionnel eut été présenté à Louis XVI. Contrairement aux éditions postérieures, on ne trouve dans celle-ci nulle mention de l'acceptation ni de la signature de l’acte constitutionnel par le roi, survenus plus tard, les 13 et 14 septembre.
Transférant la souveraineté du roi à la nation, la Constitution de 1791 met en place, en France, la monarchie constitutionnelle et ouvre ainsi une ère nouvelle, consacrant des principes fondamentaux qui furent repris progressivement dans la législation de tous les peuples.
Lors des États généraux de 1789, les députés du Tiers État avaient juré, au cours de l’assemblée du Jeu de Paume, de ne pas se séparer avant d’avoir élaboré une constitution. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, proclamée en août 1789, en fut la première émanation ; elle est reprise en préambule de la Constitution française.
Après deux ans de travail, le projet fut achevé et soumis au roi le 3 septembre 1791 ; dix jours plus tard, celui-ci prêtait serment, et la proclamation de l’acte constitutionnel se fit en grande pompe le 18 septembre. Si, un an plus tard, « cette constitution s’évanouissait avec la royauté dans la révolution du 10 août, écrit Larousse, les grands principes de l’œuvre des constituants sont demeurés l’essence même de notre société. »
Les feuillets A3, B1, D1 et H4 ont une astérisque dans leur signature : il s'agit probablement de cartons. Le dernier d'entre eux est légèrement plus court en marge de tête.
Exceptionnelle reliure de prestige décorée d'un poème révolutionnaire poussé en lettres d'or sur les plats : Par toi la France régénère ; / La nature reprend ses droits ; / Prométhée éclaire la terre, / Et l’univers suivra tes loix. // L’homme n’obéit qu’à lui-même ; / Le brigandage a fait les roys ; / Obéir à l’être suprême, / C’est obéir aux justes loix. // L’homme revient de sa foiblesse, / L’ordre et la paix sont dans son cœur. / Le fanatisme et la noblesse / Du monde ont causé le malheur. // Ces principes divins de constitution, / Sont du peuple français la volonté suprême / Et de tout l’univers la conjuration, / Comme nouveaux titans combrattrait [sic] son systême.
Ce poème anonyme, demeuré inconnu, paraît inédit.
De la bibliothèque Max Cointreau, avec ex-libris.
La reliure est de toute fraîcheur, en dépit d'insignifiants frottements. Des rousseurs.
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