Lot n° 66 

THÉVENOT (Jean). Relation d'un voyage fait au Levant. Paris, Louis Bilaine, 1664. In-4, veau …

Estimation : 600 - 800 EUR
Adjudication : 1 750 €
Description
THÉVENOT (Jean). Relation d'un voyage fait au Levant. Paris, Louis Bilaine, 1664. In-4, veau moucheté, dos orné, roulette sur les coupes, tranches jaspées (Reliure de l'époque). Édition originale du seul ouvrage de l'auteur publié de son vivant.
Exemplaire de premier tirage, avec le dernier chiffre romain de la date ajouté au composteur. Il est à l'adresse de Louis Bilaine, qui en a publié l'édition en association avec Claude Barbin et Thomas Joly.
En frontispice figure un portrait de l'auteur vêtu à la turque, gravé en taille-douce par Étienne Picart dit le Romain d'après le dessin de François Chauveau.
On trouve, dans les pièces liminaires, un poème en turc de François Pétis de La Croix, transcrit en caractères latins et accompagné de sa traduction française. Le grand orientaliste serait, d'après Quérard, l'éditeur des trois parties de l'œuvre de Thévenot, à savoir cette Relation, sa Suite donnée en 1674 et la Troisième partie, en 1684.
Le voyageur Jean Thévenot (1633-1667) demeure connu pour ses récits de voyages en Europe, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Inde.
Dans cette relation, il traite « des Estats sujets au Grand Seigneur, des mœurs, religions, forces, gouvernemens, politiques, langues, et coustumes des habitans de ce grand empire. Et des singularitez particulieres de l'Archipel, Constantinople, Terre-Sainte, Égypte, pyramides, mumies, déserts d'Arabie, la Meque, et de plusieurs autres lieux de l'Asie et de l'Affrique, remarquées depuis peu, et non encore décrites jusqu'à présent. Outre les choses mémorables arrivées au dernier siège de Bagdat, les cérémonies faites aux réceptions des ambassadeurs du Mogol ; et l'entretien de l'autheur avec celuy du Pretejan, où il est parlé des sources du Nil », résume le titre.
Thévenot fut également l'introducteur de la fève de café à Paris, en 1657, après que le marchand Jean de la Rocque, revenant de Constantinople, en eut rapporté à Marseille en 1644.
Il évoque d'ailleurs le café turc dans cet ouvrage, sous le nom de cahué : « Ce breuvage est amer et noir, et sent un peu le bruslé ; on le boit tout à petits traits de peur de se brusler, de sorte qu'estant dans un cavehane (ainsi nomment les lieux où on le vend tout préparé), on entend une assez plaisante musique de humerie... » (pp. 62-63).
Ex-libris manuscrit en haut du titre : Chapuy.
Reliure habilement restaurée, déchirures marginales sans gravité au titre et au frontispice, cahier ẽ roussi, petit travail de ver marginal en pied des pp. 459-576.
Blackmer, n°1650 – Hage Chahine, n°4775 – Gay, 133.
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