Lot n° 229

[MONET].– LAUZET (Auguste) Réunion de 8 lettres autographes signées à Claude Monet. La Garde, Aubagne, Bois-Colombe et s. l. n. d. [vers 1895 ?]. 32 p. sur 1 f. simple et 9 doubles ff. in-8 et in-12 (dimensions diverses). Rare et belle...

Estimation : 800
Adjudication : 3 380 €
Description
correspondance d’Auguste Lauzet à Claude Monet. L’ensemble des lettres est réuni dans un double feuillet portant la mention manuscrite « Lettres de Lauzet », probablement de la main de Claude Monet. Au crépuscule du printemps, Lauzet évoque avec beaucoup de poésie son déménagement à Aubagne, qui l’enthousiasme grandement. Puis, c’est sur un ton beaucoup plus grave qu’il s’adresse à Monet, évoquant ses graves soucis de santé qui le mettent dans une situation financière très périlleuse : « mes bronches ont été si détériorées qu’il faut qu’elles se refassent entièrement […] il faut que je renonce à tout jamais à la gravure ; je n’en pourrai plus faire du tout. C’était mon unique ressource. » Pour lui venir en aide, Armand Sylvestre organise une vente chez Durand-Ruel à laquelle participent notamment Puvis de Chavannes, Rodin, Cazin, Pissarro. Il demande à Monet de s’y associer en faisant don d’une de ses œuvres. Monet accepte et dans une autre lettre, Lauzet le remercie très chaleureusement. Sa santé s’étant quelque peu améliorée, il a pu se rendre à une exposition de Monet : « Je suis déjà plein de forces et de courage, et je me réveille à tous les espoirs, à toutes les joies de la vie, avec devant les yeux cet émerveillement de vos toiles. Quel émerveillement ! C’est la nature toute entière qui vous inonde de ses joies à travers votre rêve, vous l’avez saisie toute frissonnante et fixée pour l’éternité avec une maîtrise telle que votre art maintenant dépasse son moyen d’expression. » Dans une dernière lettre, Lauzet annonce à Monet sa prochaine visite en compagnie de son ami, le docteur Possi. Émouvante et rare correspondance du jeune graveur Auguste Lauzet, mort à l’âge de trente-cinq ans, dans laquelle transparaît toute son admiration pour le maître de Giverny. Petites taches et rousseurs, traces de pliures, infimes déchirures sans atteinte au texte.
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