Lot n° 183
Sélection Bibliorare

VERLAINE (Paul) et autour — Ensemble d'une trentaine de lettres et pièces.

Estimation : 2000 - 2500 €
Description
L'éditeur-libraire Léon Vanier (1847-1896) demeure dans l'histoire littéraire pour avoir été le principal éditeur de Paul Verlaine et des symbolistes. Verlaine (Paul). Lettre autographe signée de ses initiales à Léon Vanier. S.l., [vers 1893]. « Mon cher Vanier, très souffrant. Je tourne littéralement au stropiat, tant ma jambe est méchante. Je vous envoie Mlle [Eugénie] Krantz que vous connaissez bien pour toucher les 10 balles que de droit. Demain vous aurez une longue pièce, "La tribune de la chambre". À demain... » Verlaine (Paul). 13 reçus, dont 11 signés, remis à Léon Vanier pour paiement de textes destinés à être publiés dans plusieurs de ses livres : Mémoires d'un veuf (1886) : pièce signée en deux endroits « P. Verlaine ». Paris, 13 mai 1886. « Reçu de Monsieur Vanier éditeur la somme de cinquante francs, quatrième et dernier paiement de mes droits d'auteur sur les Mémoires d'un veuf... » — Les Hommes d'aujourd'hui (1886-1888) : pièce autographe signée « P. Verlaine ». S.l., 26 janvier 1888. « Reçu de M. Vanier la somme de 10 francs sur biographie André Lemoyne... » Pour une de ses contributions au périodique Les Hommes d'aujourd'hui. — Sagesse (2e édition, 1889) : pièce autographe signée « Verlaine ». S.l., 23 mars 1888. — Mes Hôpitaux (1891) : pièce manuscrite (signature découpée). S.l., 29 avril 1891. « Reçu de Mr Vanier la somme de dix francs... », probablement pour son ouvrage autobiographique Mes Hôpitaux, d'après une note postérieure au crayon. — Les Uns et les autres (1891) : pièce autographe signée « P. Verlaine ». S.l., 15 mai 1891. « Reçu de Mr Vanier la somme de dix francs sur "Les Uns et les autres"... » — Sagesse (3e édition, 1893) : pièce signée « P. Verlaine ». Paris, 5 décembre 1892. « Reçu de M. Vanier éditeur mes vingt-cinq exemplaires d'auteur de la 3e édition de "Sagesse"... » — Odes en son honneur (1893) et Invectives (1896) : pièce autographe signée « P. Verlaine ». Paris, 16 novembre 1891. « Reçu de M. Léon Vanier la somme de trente francs pour 6 pièces d'Invectives et d'Odes en son honneur... » — Parallèlement (2e édition, 1894) : pièce manuscrite, signée d'une autre main pour lui au verso. [Fin novembre 1892 ou début décembre 1892]. Billet à ordre non signé de Léon Vanier (29 novembre 1892), avec, au verso, un ordre de paiement de Verlaine au bénéfice de la propriétaire de l'Hôtel de Lisbonne où il résidait alors, 4 rue de Vaugirard. — Divers : pièce signée « P. Verlaine ». Paris, 15 décembre 1895. « J'autorise Mlle Krantz [une maîtresse], porteur de ce mot, à toucher pour moi empêché le mandat de vingt francs ci-joint... » — Invectives (1896), 3 pièces, soit : une pièce autographe signée « P. Verlaine », s.l., 7 novembre 1891, « J'autorise pleinement mademoiselle Philomène Boudin [une maîtresse] à toucher le montant de 6 pièces d'invectives... » ; pièce autographe signée « P. Verlaine », s.l., 23 décembre 1891, « Reçu de monsieur Vanier la somme de dix francs pour 2 pièces de vers [les poèmes « Sonnets à Delahaye » et « Jean-René »]... » ; pièce signée « P. Verlaine », s.l., 11 mai 1893, « Reçu de Vanier cinq francs pour un sonnet à Baudelaire... », intitulé « Pour le tombeau de Charles Baudelaire », intégré dans le recueil sous le titre « L'éternel sot ». — Varia / Œuvres posthumes (1903) : billet autographe signé « P. Verlaine » à l'éditeur Léon Vanier. Paris, « h[ôpita]l Bichat, salle Jarjavay, lit 16 », 7 décembre 1894. « Mon cher ami, veuillez remettre le prix des vers ci-joint à Mme Esther [autre prénom d'usage de Philomène Boudin] et agréez ma meilleure poignée de main... » Au verso, apostille signée par Philomène Boudin et datée du même jour : « Reçu de M. Vanier la somme de cinq francs pour pièce de vers "Frontispice"... » Ce poème était destiné à son recueil projeté sous le titre de Varia, qui ne paraîtrait pas de son vivant ; les pièces demeurées inédites furent publiées en 1903 par le successeur de Léon Vanier, Albert Messein, dans les Œuvres posthumes. Le poème ici mentionné y figure sous le titre « Frontispice pour un livre nouveau ». Boudin (Philomène). Pièce signée. S.l., 3 octobre 1894. « Reçu de M. Vanier la somme de cinq francs pour une pièce de "Vers en assonances", droit exclusif de publication pour M. Verlaine... » Ce poème paraîtrait dans le recueil Chair en 1896. — Boudin (Philomène). Pièce signée, « p[our] M. Verlaine ». Paris, 12 octobre 1894. « Reçu de M. [Vanier] la somme de cinq francs pour propriété de la pièce "Chose pour l'amuser"... » Cette pièce, destinée à une édition augmentée de son recueil Odes en son honneur, qui ne vit jamais le jour, paraîtrait dans le recueil posthume Chair (Bibliothèque artistique et littéraire). — Krantz (Eugénie). Pièce signée, « pour Mr Verlaine et autorisée par lui ». Paris, 1er février 1894. Reçu d'une somme de l'éditeur Léon Vanier « ... pour volume de "Dans les limbes" et pièce pour volume de "Varia" intitulée "Manchester"... » Le recueil Dans les Limbes parut chez Léon Vanier en 1894. Le poème « Souvenir de Manchester » fut intégré en 1894 dans la seconde édition du recueil Dédicaces. Le recueil projeté sous le titre de Varia ne parut pas du vivant de Verlaine ; les pièces qui en demeurèrent inédites à sa mort furent publiées en 1903 par le successeur de Léon Vanier, Albert Messein, dans les Œuvres posthumes. — Krantz (Eugénie). Pièce signée. S.l., 7 mars 1895. 1 p. in-16 oblong. « Reçu de Vanier la somme de cinq francs pour "Chanson à manger" & article Vacquerie... » Le poème « Chanson à manger » parut dans le recueil Invectives en 1896. L'article sur Auguste Vacquerie, poète et ami de Victor Hugo, fut d'abord publié en 1895 dans la revue britannique The Senate, puis intégré en 1913 dans le second volume des Œuvres posthumes (chez Messein, successeur de Vanier). — Krantz (Eugénie). Pièce signée de son nom complet. Paris, 4 juillet 1896. Document signé 6 mois après la mort de Verlaine : « Reçu de M. Vanier la somme de vingt francs pour divers journaux et 4 sonnets "Cordialités" de Paul Verlaine... » Les Œuvres posthumes du poète comprennent une suite poétique intitulée « Cordialités » mais ne comportant que 3 pièces de vers, dont une évoquant sa maîtresse : « Impériale, puisqu'Eugénie ! et très douce / Puisqu'elle même et très royale, puisque moi ! [...] ». « Esther » et « Mouton », compagnes de misère : Philomène Boudin et Eugénie Krantz, anciennes prostituées, furent les femmes qui se disputèrent le plus habituellement Paul Verlaine dans ses dernières années – relations tumultueuses alternant brouilles et réconciliations. Elles firent l'objet de nombreux poèmes des derniers recueils. Philomène Boudin, la plus aimante et probablement la plus honnête, mais non la moins infidèle, se lia avec le poète à partir de 1890, et se montra très attentionnée pour lui lors de ses différents séjours en hôpital. Eugénie Krantz, qui fut au chevet de Paul Verlaine quand celui-ci mourut, se montra plus possessive mais également plus avide, contribuant à accentuer la détresse financière du poète. Vanier (Léon). Pièce autographe. 19 décembre 1892. « Mr Remacle me remet ce jour 50 f. pour Verlaine. M. Remacle a soldé son compte partout sauf chez M[m]e Mayeux rue St-Séverin qui réclame 15 jours de pension, 1 mois de chambre et 20 ff. d'extra. » Ami de Verlaine, l'écrivain et compositeur Adrien Lemacle dirigea la Revue contemporaine à laquelle Verlaine collabora, et mit en musique un texte du poète. — Vanier (Léon). Pièce signée (Paris, 10 mars 1893) avec 3 apostilles autographes signées (13 -16 mars 1893). Reconnaissance de dette envers Paul Verlaine. — [Vanier (Léon)]. Pièce manuscrite intitulée « Mémoires d'un veuf ». [1886]. « 4 versements. 1° avec le traité même tenant lieu de reçu, soit le 16 février 1886 : 100. – 2° 15 mars : 500. 3° 14 avril : 50. – 4° 13 mai : 50. [Total :] 250. » Divers : ensemble de 11 pièces diverses, dont des enveloppes.
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