Lot n° 27

CÉLINE (Louis-Ferdinand) — Qu’on s’explique. Postface au Voyage au bout de la nuit.

Estimation : 700 - 800 €
Adjudication : 1 125 €
Description
Liège, À la lampe d’Aladdin, Collection Le Bahut des aromates, n°2, [novembre] 1933. In-16, assemblé par cordonnet vert, couverture imprimée. Chemise de toile beige.
Première édition séparée, réalisée sans l'accord de l’auteur par l'éditeur Pierre Ælberts, ami de Robert Denoël. Elle est ornée du portrait-frontispice de Céline exécuté à la plume et reproduit sur papier de Vidalon teinté (décalque d'une photographie de Henri Manuel publiée dans Le Matin du 8 décembre 1932).
Cet article, rédigé pour clore le débat autour du roman, avait d’abord paru dans le journal Candide, le 16 mars 1933, puis dans une brochure publicitaire pour Voyage, éditée par Denoël et Steele en septembre 1933, et non destinée à la vente.
Premier manifeste célinien sur son travail, qui décrit l’art poétique de l’auteur : Nous c’est en empoignant les deux côtés que nous travaillons, tiraillons, étirons cette pâte de vie, dangereuse et refaite par chapitres… (…) ça crie, forcément… ça hurle… ça geint… ça essaie de se dégager… On a du mal… Faut pas se laisser attendrir… ça vous parle alors d’un drôle de langage d’écorché… Celui qu’on nous reproche… L’avez-vous entendu ? (…) Non ? Vous ne savez pas ? Alors vous n’avez pas remarqué grand-chose. Pourquoi vivez-vous ?.
Cette édition soulève quelques questionnements et MM. Fouché et Dauphin mettent en doute la date de publication, parce qu’aucun exemplaire de cette plaquette ne s’est rencontré sur le marché avant 1969, et les exemplaires qui apparurent en 1975 étaient d’une fraicheur suspecte.
Publiquement comme en privé, Pierre Ælberts, l'éditeur, a toujours affirmé avoir effectué ce tirage en 1933 (voir La Meuse, 119e année., n°173, 27-28 juill. 1974, p. 4 a-h) ; on notera pourtant que le papier, la typographie et la mise en page de Qu'on s'explique et de Pour tuer le chômage s'apparentent moins à ses publications des années Trente qu'à celles qu'il a commercialisées trente ans plus tard sous la signature des Éditions Dynamo, puis des Éditions nationales (Fouché, Dauphin, Bibliographie des écrits de L.F. Céline, n°33A3).
On sait qu’il y eut même des exemplaires de contrefaçon ; la Bibliothèque royale de Belgique en possède un : il est agrafé, sous couverture verte, sans frontispice ni hors texte, et n’est pas justifié.
Posthume ou non, publiée en 1933 ou vers 1969, cette édition reste néanmoins la première.
C'est le premier manifeste de Céline sur son travail littéraire : Nous c’est en empoignant les deux côtés que nous travaillons, tiraillons, étirons cette pâte de vie, dangereuse et refaite par chapitres… (…) ça crie, forcément… ça hurle… ça geint… ça essaie de se dégager… On a du mal… Faut pas se laisser attendrir… ça vous parle alors d’un drôle de langage d’écorché… Celui qu’on nous reproche… L’avez-vous entendu ? (…) Non ? Vous ne savez pas ? Alors vous n’avez pas remarqué grand-chose. Pourquoi vivez-vous ?.
Posthume ou non, publiée en 1933 ou vers 1969, cette édition reste néanmoins la première.
Tirage limité à 36 exemplaires numérotés.
Un des 30 exemplaires (n°34) sur vélin blanc broché, sous couverture blanche.
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