Lot n° 73

ESCHYLE. Æschyli tragœdiæ VII. Quæ cùm omnes multo quàm antea castigatiores eduntur, tum …

Estimation : 2 000 - 3 000 EUR
Adjudication : 3 375 €
Description
ESCHYLE.
Æschyli tragœdiæ VII. Quæ cùm omnes multo quàm antea castigatiores eduntur, tum vero una, quæ mutila & decurtata prius erat, integra nunc profetur.
[Genève] : Henri Estienne, 1557. — In-4, 250 x 180 : (4 ff.), 138 pp., pp. *-**, pp. 139-395, (1 f. blanc). Parchemin souple à recouvrement, restes de liens de cuir, dos lisse (reliure de l’époque).

Renouard, Annales de l’imprimerie des Estienne, pp. 116-117.

PREMIÈRE ÉDITION COMPLÈTE DES SEPT TRAGÉDIES D’ESCHYLE, entièrement imprimée à l’aide des caractères dits « Grecs du roi » gravés par Claude Garamond et publiée par les soins de l’humaniste et philologue florentin Pietro Vettori (1499-1585) et de l’imprimeur-humaniste Henri Estienne.

D’après Monique Mund-Dopchie, cette édition se distingue des trois précédentes en grec données respectivement par Alde en 1518, Francesco Robortello en 1552 et Adrien Turnèbe également en 1552, par le fait qu’elle est la première « à produire le texte intégral de l’Agamemnon en se fondant sur le meilleur manuscrit qu’on connaisse jusqu’à présent sur cette tragédie, le Florentinus », qui se trouvait à l’époque dans la bibliothèque du pape Paul II. Ensuite, elle « présente, jouxtant le texte, un choix de scolies effectué à partir de l’editio princeps de Robortello et des scolies brèves et fines transmises par le Mediceus : ces commentaires anciens et concis permettent de comprendre sans trop de peine les vers de chaque tragédie. On trouve enfin, dans les dernières pages du volume, des gloses de métrique et, surtout, des notes de critique textuelle rédigées par Estienne, qui portent un jugement de valeur sur les nombreuses variantes attestées par la tradition. Telle quelle, l’édition de Vettori-Estienne connut un succès considérable, à la Renaissance certes […] mais aussi jusqu’à l’aube du XIXe siècle. Car il faut attendre cette époque pour que les philologues se décident à remettre en cause les travaux des humanistes et à consulter eux-mêmes les manuscrits » (Monique Mund-Dopchie, Histoire du texte d’Eschyle à la Renaissance : mise au point préliminaire, in : L’Antiquité classique, tome 46, 1977, p. 172).

Très bel exemplaire en reliure de l’époque, possédant deux importantes provenances.

Il provient effectivement en premier lieu de la bibliothèque du poète Gérard-Marie IMBERT (1530-15..?), avec son ex-libris manuscrit sur le titre : « E libraria Gerar. Mariæ Imberti patricij Condamensis. » Originaire de Condom dans le Gers, il étudia sous Jean Dorat, principal du collège de Coqueret à Paris, et se lia d’amitié avec nombres d’érudits et de poètes, comme Pierre de Ronsard et Antoine de Baïf. Son recueil le plus célèbre est intitulé Sonnets exotériques, paru pour la première fois en 1578. L’exemplaire est enrichi de plusieurs notes manuscrites de l’époque, en grec et en latin, qui sont certainement de sa main.

L’ex-libris de ce dernier a été barré pour laisser place à celui du bibliophile Charles de PRADEL (1644?-1796), évêque de Montpellier de 1676 à 1696 : « Ex Libris Biblio D. D. Caroli De Pradel epipi Montpe. » On y trouve également un cachet de cire rouge aux armes d’un ecclésiastique, qui ne sont pas celles de Charles de Pradel et que nous n’avons pas réussi à identifier.

Exemplaire très bien conservé. On trouve dans la reliure deux défaits d’un manuscrit sur parchemin du quinzième siècle. Manque les liens de cuir. Mouillures claires dans la marge de quelques feuillets. Brûlure avec manque sur le haut du titre, sans atteinte au texte.

Provenance : Gérard-Marie Imbert, avec ex-libris manuscrit. - Charles de Pradel, avec ex-libris manuscrit. - Cachet de cire aux armes.
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