Lot n° 30

Marcel PROUST — L.A.S. « Marcel », Dimanche [10 février 1907], à Georges de LAURIS ; 2 pages in-8 (deuil).

Estimation : 1000 - 1500 €
Adjudication : 2 500 €
Description
Lettre affectueuse, s’inquiétant de la santé de la mère de son ami.
[Le comte Georges de Lauris (1876-1963) faisait partie de la bande des « jeunes ducs » qui passaient des soirées dans la chambre de Proust. Il restera un ses amis intimes, et donnera quelques traits au personnage de Robert de Saint-Loup. La marquise de Lauris, mère de Georges, devait être opérée parle Dr Armand Routier, à la clinique de la rue d’Armaillé.]
« Mon petit Georges Je n’ai jamais éprouvé davantage le besoin de croire et de prier et le regret de si peu savoir le faire. Vous êtes bien bon de me laisser ainsi m’unir à vous dans l’inquiétude et dans l’espérance. Mon cœur se dédouble ou plutôt se divise en trois, car à peine je viens d’être avec vous, que je vous quitte pour être avec l’anxiété de votre mère, puis c’est votre pauvre père à qui je pense. Pour votre grand-mère je suppose que le triste affaiblissement dont vous m’avez parlé a du moins l’avantage de lui épargner toute inquiétude et que même elle ignorera tout. C’est sur vous trois que ma pensée se concentre. Une prière à vous : dès que vous savez comment on peut s’adresser rue d’Armaillé vous me ferez dire si pour le mercredi (savoir comment votre mère a passé la nuit s’il n’y a pas eu de crise) c’est rue d’Armaillé ou chez vous que je dois faire demander et de même pour tous les jours qui suivront. Routier a-t-il dit si même au cas où il y aurait crise, on opérerait tout de même. Et sait-il assez (je veux dire savoir ce qui concerne la malade en particulier qu’il n’aurait pas vu), a-t-il assez examiné, lui a-t-on assez raconté les consultations antérieures »...
Correspondance (Ph. Kolb), t. VI, p. 80.
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