Lot n° 32

Marcel PROUST — L.A.S. « Marcel », [11 ? janvier 1912], à Robert de BILLY ; 4 pages in-8.

Estimation : 1200 - 1500 €
Adjudication : 2 125 €
Description
Sur ses difficultés financières, après avoir perdu au jeu à Cabourg et à la Bourse.
« Mon cher petit Je vous écris un mot qui a l’air idiot et après lequel vous pourrez néanmoins me dire ce que vous voulez et que je ferai. Mais voici : j’ai non seulement tellement dépensé mais “fait jouer” pour moi à Cabourg, que je suis en déficit très gros au Crédit Industriel et à la Banque R. [Rothschild]. J’ai trouvé un peu d’argent pour attendre un peu, et j’espère ne pas avoir de difficultés pour mon terme. Mais ce sera tout juste. Inutile de vous dire que si vous aviez besoin d’argent, il me serait facile de vendre une valeur et de vous en envoyer le montant. Mais comme je viens précisément de me livrer à cette opération avec une Bourse déplorable, j’aimerais mieux ne recommencer que si cela était utile. […] Et ce n’est pas parce que j’aurais distrait 500 fr. de l’équilibre instable de mes dettes (quel style !) que cela changera grand chose. Mais enfin, tâchant d’être raisonnable, peut’être serait-ce mieux pas en ce moment. Surtout ne me renvoyez pas les précédents 500. Vous me les rendrez quand vous viendrez, ou me feriez un plaisir sentimental en ne me les rendant jamais et en me donnant l’illusion d’entretenir une dame avec qui vous auriez vous les relations amoureuses »... Puis sur la situation politique : « Il me semble que l’Angleterre est moins chaude pour nous. Quel ennui ce serait. Et voilà le Times qui a l’air de prendre le parti de l’Allemagne ».
Correspondance (Ph. Kolb), t. XI, p. 27.
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