Lot n° 28

Eugène BOUDIN (1824-1898). L.A.S. «E.B.», Paris 26 février 1867, à son frère Louis ; 4 pages …

Estimation : 300 - 600 EUR
Description
Eugène BOUDIN (1824-1898). L.A.S. «E.B.», Paris 26 février 1867, à son frère Louis ; 4 pages in-8° Intéressante lettre sur la préparation du Salon de l'Exposition Universelle de 1867, dont furent exclus de nombreux peintres, notamment Monet. Il n'a pu s'arracher «de cet affreux cauchemar que me donne tout éveillé la préoccupation et l'absorption de ce maudit salon. Depuis un mois et plus je consacre un temps précieux à ce travail je me suis fait un mauvais sang impossible à dire - une espèce de déraison dans la recherche, un cherché trop loin qui m'a fait gâter tout ce que j'ai touché. Enfin depuis plusieurs jours je me suis mis à refaire sur de nouveaux frais mes tableaux manqués & j'en ai à peu près sorti deux de ce massacre insensé, mais ce n'est ni sans peine, ni sans anxiété. C'est que ce Salon est une question vitale pour nous autres qui commençons à attirer l'attention des amateurs. Il est présumable qu'une abstention ou un insuccès nous seraient très préjudiciables»... Il regrette le temps perdu en essais infructueux. «On se plaint en général beaucoup surtout chez nos marchands. Il y a une sorte d'attente qui n'est pas réjouissante pour ceux qui sont pressés. Malgré cela il faut se mettre ne mesure de satisfaire l'étranger qui est attendu ici le mois prochain»... Il semble que Courbet n'ait pas bien réussi ses ventes, «c'est assez triste»... Au quotidien, rien de particulier : «Marianne lave, cuisine, coud, fait du feu, moi attaché à mon chevalet je m'évertue à bien faire & ne réussis pas toujours»... Il reprend sa lettre dix jours plus tard, car il a été totalement happé par le Salon, et y joint un mandat ; il évoque encore ses difficultés matérielles, se plaint de son abrutissement, etc.
Partager