Lot n° 72

Bouchart (Alain). (L)Es croniques Annalles des pays dangleterre et bretaigne, contenant les faictz et gestes des roys et princes qui ont regne oudit [sic] pays, et choses Dignes de mémoire advenues Durant leurs regnes puis Brutus iusques au trespas...

Estimation : 2500 / 3000
Adjudication : 6 000 €
Description
du feu duc de bretaigne Francoys second du nom dernier decede. Faictes et redigees par noble homme et saige maistre Alain bouchard en son Vivant advocat en la court De parlement, et depuis augmentées et continuees Iusques en Lan Mil cinq c ê sxxxi. Paris, [Antoine Couteau pour] Jean Petit et Galliot du Pré, 1 1 septembre 1531. In-folio, veau fauve granité, double filet doré, petit fer aux angles, dos orné (Reliure pastiche moderne). Bechtel, B-274. — Brun, p. 140. — Fairfax Murray, French books, n°56. — La Borderie, Étude bibliographique sur les chroniques de Bretagne d’Alain Bouchart, 1889. — Moreau, IV, n°57. Troisième édition gothique de ces chroniques, qui constituent LE PREMIER LIVRE ÉCRIT EN FRANÇAIS SUR L’HISTOIRE DE LA BRETAGNE. Elles sont l’œuvre du Breton Alain Bouchart (^ avant 1530), qui fut tour à tour notaire, avocat au parlement de Bretagne, puis conseiller et maître des requêtes à l’extraordinaire sous le duc François II. Celui-ci pourrait également avoir commis des actes de piraterie à bord de bateaux guérandais avant sa carrière de magistrat (cf. Étienne Port, « Alain Bouchard, chroniqueur breton », in Annales de Bretagne, t. 36, n°3, 1924, pp. 496- 527). L’ouvrage renferme toute l’histoire de la Bretagne, y compris les légendes les plus fabuleuses. On y trouve des passages sur Charlemagne, Guillaume longue espee, le roi Arthur, Merlin, etc. Sortie des presses d’Antoine Couteau, cette belle édition a été imprimée en lettres bâtardes pour les libraires Jean Petit et Galliot du Pré. Son texte suit celui de l’édition originale de 1514, mais comprend des additions jusqu’à 1531. Le titre, imprimé en rouge et noir avec une initiale L à figure humaine, est entouré d’un encadrement à portique composé de quatre bordures, issu ici du matériel de Jean Petit. L’illustration, également copiée sur celle qui fut spécialement exécutée pour l’édition de 1514, est d’un grand intérêt pour l’iconographie bretonne. Elle se compose de 12 jolies figures gravées sur bois montrant l’auteur à son pupitre, la prise de Rome et l’assaut du Capitole par les Gaulois et les Bretons, une planche représentant treize saints et saintes (dont les sept saints de Bretagne), le combat entre Arthur et le géant Flollo, les grandes armes de Bretagne (répétée une fois), la bataille d’Auray, le duc de Bretagne en son parlement (répétée deux autres fois), les petites armes de Bretagne, et le superbe bois montrant saint Yves en tenue d’ascète (voir ci- contre). Selon La Borderie (p. 11), on trouverait parmi les portraits des saints bretons les plus anciennes images gravées de saint Malo et de saint Corentin. La jolie planche représentant le combat entre Arthur et le géant Flollo sur l’île Notre-Dame de Paris, retrace l’épisode où le héros, à demi-renversé par son adversaire, est sauvé par la Vierge qui recouvre son bouclier d’un pan de son manteau couvert d’hermines. Bouchart nous raconte alors qu’Artur qui navoit veu la vision reprint couraige et se releva, et de son espee nommee Caliburne donna tel coup a Flollo dessus la teste quil luy fendit le front dont il tomba, et de ce coup rendit lesprit sur le champ ; l’auteur poursuit : des lors Artur adverty de la vision print les ermines pour ses armes. Et pour ceste cause les roys et princes de bretaigne ont depuis porte et encores portent en leurs armes les ermines (f. h). La marque typographique de Jean Petit (Renouard, n°891) se trouve au verso du dernier feuillet, sous le colophon. Le bord de quatre feuillets a été replié pour ne pas couper d’anciennes annotations marginales à la plume. Inscription à la plume en bas de quelques feuillets, notamment en N : Vladislaus Siekierka dedit. Un cachet effacé sur le titre. De la bibliothèque C. W. Dysons Perrins, avec son ex-libris armorié gravé (II, 1946, n°341). Accident de tirage au cahier QQ (l’encre a bavé). Titre remonté, quelques feuillets intervertis, salissures et mouillures aux cahiers X à CC. Les cinq derniers feuillets sont restaurés, le dernier par de larges emplâtres de papier au verso. Mouillure marginale à la table.
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