Lot n° 2

[CHARTE] France, [Anjou], XIXe siècle, falsification d'une charte du XIIe siècle En latin, vélin, encre brune, écriture de chancellerie, texte sur 7 lignes avec queue de parchemin (sceau conservé mais brisé), inscriptions au dos «G. de meduana...

Estimation : 2500 - 3000
Adjudication : 3 295 €
Description
de. c. z. xxx. [...]» et inscription manuscrite postérieure à la plume. Dimensions: 135 x 71 mm. Cette charte falsifiée au XIXe siècle, originellement de 1190 (datée), concerne Geoffroy III de Mayenne, seigneur de Mayenne. Transcription: «Notu[m] sit omnib[u]s xpi[Christi] fidelib[u]s q[uo]d ego Gaufrid[us] de Meduana constitui me debitore[m] de centu[m] z trigta marcis arg[enti] k[arissi]mis meis b[er]nardo de f[er]itate f[ran]cisco de Virmucio W[illelm]o d[i]c[t]o de q[u]atuorbarbis z[et] gaufrido de plencca p[er] ansoldu[m] bochonu[m] z[et] ej[us] socios jan[uenses] civ[es] mutuatis. Et volo atq et [con]cedo q[uo]d deficientib[u]s in d[i]c[t]a solu[ti]o[n] e psatis k[arissi]mis meis. c. z. xxx. Marcas sup[r]ad[i]c[t]as ego ip[s]e reddere d[i]c[t]is civib[us] tenear. Q[u]od ut ratu[m] p[er]maneat sigillo meo p[rese]ntes l[itte]ras munivi. Actum in obsid[ione] accon anno d[omi]ni. m. c. lxxxx. in - crastino festi s[an]c[t]i remigii». Au début de 1842, un nombre important de titres furent fabriqués et vendus à ceux qui l'on promettait de faire figurer leurs armoiries dans la «salle des croisades» de Versailles. Il s'agit de la fabrication en série de «chartes de croisade» par deux associés, Eugène-Henri Cour tois, homme d'af faires, et Paul Letellier, copiste et généalogiste. Courtois, véritable escroc, fit faillite, fit de la prison et fut banni des cercles qu'il avait escroqué. Letellier pour sa part racheta une partie du fonds d'Hozier, continua sa fabrication de faux: plusieurs chartriers contiennent des pièces issus de son officine. Il forma le célèbre Vrain-Lucas, qui le quitta en dérobant des pièces de sa collection. Deux archivistes-paléographes, Eugène de Stadler et Alexandre Teulet, peu scrupuleux, authentifiaient ou traduisaient les pièces. BIBLIOGRAPHIE R.-H. Bautier, «Forgeries et falsifications de documents par une officine généalogique au milieu du XIXe s.», in Bibliothèque de l'Ecole des chartes, 1974 (132-1), pp. 75- 93; «La collection des chartes de croisade dite «Collection Courtois»», in Académie des Inscriptions et Belles-lettres. Comptes rendu des séances, 1956, pp. 82-86; Cassard, J-C, Les Bretons et la mer au Moyen- Age, p. 164, qui parle de «faux manifeste» au sujet de ces chartes de 1249. L'on joint: Versailles. Salles des Croisades, Deuxième partie, Paris, Ch. Gavard. Grand in-4, 63 pp. et suite de 15 pl. avec armoiries en couleurs, demi-chagrin vert, dos lisse orné et titré.CHARTER] France, [Anjou], 19th century, falsification of a 12th century charter In Latin, vellum, brown ink, chancellery script, text on 7 lines with parchment tail (seal preserved but broken), inscriptions on the back "G. de meduana de. c. z. xxx. [...]" and handwritten inscription after the pen. Dimensions: 135 x 71 mm. This charter, forged in the 19th century, originally from 1190 (dated), concerns Geoffroy III of Mayenne, Lord of Mayenne. Transcription: "Notu[m] sit omnib[u]s xpi[Christi] fidelib[u]s q[uo]d ego Gaufrid[us] de Meduana constitui me debitore[m] de centu[m] z trigta marcis arg[enti] k[arissi]mis meis b[er]nardo de f[er]itate f[ran]cisco de Virmucio W[illelm]o d[i]c[t]o de q[u]atuorbarbis z[et] gaufrido de plencca p[er] ansoldu[m] bochonu[m] z[et] ej[us] socios jan[uenses] civ[es] mutuatis. Et volo atq et [con]cedo q[uo]d deficientib[u]s in d[i]c[t]a solu[ti]o[n] e psatis k[arissi]mis meis. c. z. xxx. Marcas sup[r]ad[i]c[t]as ego ip[s]e reddere d[i]c[t]is civib[us] tenear. Q[u]od ut ratu[m] p[er]maneat sigillo meo p[rese]ntes l[itte]ras munivi. Actum in obsid[ione] accon anno d[omi]ni. m. c. lxxxx. in - crastino festi s[an]c[t]i remigii". At the beginning of 1842, a large number of titles were made and sold to those who were promised to have their coat of arms displayed in the "Salle des Crusades" in Versailles. This was the mass production of "crusade charters" by two associates, Eugène-Henri Cour tois, a man of business, and Paul Letellier, a copyist and genealogist. Courtois, a true swindler, went bankrupt, went to prison and was banished from the circles he had swindled. Letellier for his part bought back part of the Hozier collection, and continued his forgery: several chartriers contain pieces from his pharmacy. He formed the famous Vrain-Lucas, who left him by stealing coins from his collection. Two unscrupulous archivist-palaeographers, Eugène de Stadler and Alexandre Teulet, authenticated or translated the pieces. BIBLIOGRAPHIE R.-H. Bautier, "Forgeries et falsifications de documents par une officine généalogique au milieu du XIXe s.", in Bibliothèque de l'Ecole des chartes, 1974 (132-1), pp. 75-93; "La collection des chartes de croisade dite "Collection Courtois"", in Académie des Inscriptions et Belles-lettres. Comptes rendus des séances, 1956, pp. 82-86; Cassard, J-C, Les Bretons et la mer au Moyen- Age, p. 164, who speaks of a "false manifesto" concerning these charters of 1249. Versailles is attached. Salles des Croisades, Deuxième partie, Paris, Ch. Gavard. Grand in-4, 63 pp. and continuation of 15 pl. with coloured coat of arms, green half-shell, smooth spine decorated and titled.
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